Une première mondiale

Deux dirigeants d’Eternit ont été condamnés.

Thierry Brun  • 16 février 2012 abonné·es

Le verdict est tombé le 13 février dans le plus grand des procès pénaux de l’histoire de la sécurité au travail. Le tribunal de Turin a condamné à seize ans de prison ferme le milliardaire suisse Stephan Schmidheiny et le baron belge Jean-Louis de Cartier de Marchienne, deux hauts dirigeants d’Eternit, multinationale de l’amiante.

Ce jugement historique clôt provisoirement – les accusés pouvant faire appel et aller jusqu’en cassation – un procès pénal engagé par six mille parties civiles représentant les victimes et leurs proches, les syndicats et la Sécurité sociale italienne.

Les deux accusés ont été jugés – par contumace – responsables de la mort de près de trois mille personnes en Italie, la plupart étant des ouvriers et des habitants de villes où Eternit avait des usines. « Cette condamnation pénale est une première mondiale. Elle résonne comme un avertissement pour tous ceux qui ont fait passer le profit avant la santé des ouvriers » , a réagi l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva).

En France, « l’instruction du dossier de l’amiante reste enlisée au pôle santé de la justice » , souligne l’Union syndicale Solidaires. En 2011, de nouvelles mises en examen ont été prononcées contre des dirigeants du Comité permanent amiante, une structure de lobbying mise en place par Eternit.

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