En attendant la guerre…

Iran-Israël Netanyahou veut entraîner les États-Unis dans un conflit militaire avec Téhéran.

Denis Sieffert  • 8 mars 2012 abonné·es

Le soutien des États-Unis à Israël est « solide comme un roc » , selon l’assurance donnée lundi par Barack Obama à Benyamin Netanyahou, au cours de leur rencontre à la Maison Blanche. Mais ce n’était pas un propos général que le Premier ministre israélien était venu chercher à Washington, plutôt un feu vert et un appui dans la perspective d’une attaque dite « préventive » contre l’Iran.

Le président américain n’a pas fléchi, plaidant toujours en faveur d’une « résolution diplomatique » à la question du nucléaire iranien. Dimanche, devant l’Aipac (American Israel Public Affairs Committee), le principal lobby pro-israélien, Obama avait critiqué Netanyahou de façon à peine voilée : « On parle trop de guerre », avait-il déploré.

Faute d’avoir obtenu le feu vert espéré, Netanyahou a rappelé qu’ « Israël est maître de son destin » . Façon de signifier que l’État hébreu se réserve la possibilité d’attaquer seul l’Iran. L’option militaire comporte évidemment d’énormes risques, humains et économiques. La flambée du prix du pétrole qui en résulterait n’enchante évidemment pas Obama en pleine campagne électorale. En outre, l’administration américaine estime que l’insurrection en Syrie va affaiblir le régime iranien, le rendant plus sensible aux sanctions économiques. Hélas, comme c’est souvent le cas, le gouvernement de droite israélien juge qu’une guerre cimenterait le pays et reléguerait pour longtemps la question palestinienne à l’arrière-plan.

L’opération est déjà en bonne voie sur le terrain de la communication. De la question palestinienne, il a été peu question lors de la rencontre de lundi. Le temps ainsi gagné permet à Israël de poursuivre la colonisation de la Cisjordanie en toute impunité. Ce que Hanane Achraoui, dirigeante historique de l’OLP, a regretté lundi en appelant Obama à « cesser de dédouaner Israël de ses responsabilités » en regard du droit international. « On ne peut pas avoir une solution à deux États avec la poursuite de l’occupation, de l’accaparement de notre territoire et de nos ressources » , a-t-elle déclaré. Hanane Achraoui a renouvelé l’invitation lancée par l’Autorité palestinienne aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, pour qu’ils viennent voir sur place « ce qui est en train d’arriver à la solution à deux États » .

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