Se déplacer en ville en trottinette

Patrick Piro  • 3 mai 2012 abonné·es

Que faire ?

– Et dis-moi, ça va plus vite qu’à pied ?

– Bah ouais, trois ou quatre fois plus !

– Et tu patines toujours du même côté ?

– Bah non, je change régulièrement, c’est plus équilibré pour les jambes, et plus efficace… On s’y fait vite.

Voilà qui plonge Alice dans un petit abîme de réflexion. Elle aime bien le vélo en ville, mais elle n’a pas de local où le ranger dans son immeuble. Il y a deux ans, elle avait tenté les rollers, mais c’est trop technique. Et pour prendre le métro, galère…

– Et tu roules où ?

Léonard sent l’ouverture : «Sur les trottoirs, peinard ! » Sa trottinette, il la replie avec deux doigts, elle freine facilement, ça lui fait une activité physique douce, et c’est fun, la glisse, quoi ! « Et puis j’accompagne tous les jours Pablo à l’école avec, chacun la sienne. J’ai vu plusieurs parents copier depuis le début de l’année. » L’estocade…

Peu désireux de se brouiller avec sa voisine, il précise qu’il faut rester vigilant sur ce deux-petites-roues (12 cm de diamètre) : graviers sur le goudron, trottoir mouillé, plaque d’égout qui dépasse, et la chute est vite arrivée si l’on n’est pas attentif. Ne pas se fier à ses sensations de cycliste ! Il existe des modèles à roues de 20 cm de diamètre, moins sensibles aux inégalités de terrain, un peu plus lourds (4,5 kg contre 3,5 kg), donc moins pratiques à transporter en bus ou en métro… « Au début, je te conseille de t’entraîner sur un trottoir bien net. Et pour Lucie, achète un casque et des genouillères. » Les collèges acceptent les trottinettes au garage à vélos (on peut les cadenasser), mais pas les écoles, en général.

Pourquoi ?

À côté du vélo, les rollers, le skate ou la trottinette ont leurs adeptes, et pas seulement chez les moins de 14 ans. Le législateur, un temps pris au dépourvu par une tendance qui a démarré il y a près de quinze ans, a précisé le statut de ces roulettes urbaines : trottinettes ainsi que rollers et planches sont considérés comme des piétons. Le code de la route les autorise donc à circuler sur les trottoirs (sauf arrêté municipal contraire) et leur impose de traverser aux passages protégés. Les « pilotes » sont tenus d’adapter leur vitesse et leur trajectoire au flux des purs piétons, moins rapides. Une pratique suggérée, pour entretenir un bon modus vivendi : les dépasser par la gauche et les croiser par la droite.
Les trottinettes à moteur (électrique ou thermique) ont, en revanche, un statut identique à celui d’un scooter ! Elles roulent donc sur la chaussée, doivent être assurées, etc.

Comment ?

 – Prix : de l’ordre de 80 euros, et jusqu’à 280 euros pour des modèles sophistiqués. À moins de 60 euros, vous risquez de tomber sur des modèles peu solides et peu pratiques.

  • Entretien : les roulements demandent à être nettoyés et graissés régulièrement (il existe de petites bombes). Puis changés (tout comme les roues) une fois par an, par exemple. L’opération est très simple.
Le geste utile
Temps de lecture : 3 minutes