Des peines sévères pour l’« ultragauche »

Accusés de « préparation d’acte terroriste », cinq jeunes ont été condamnés à des peines de 6 mois à 1 an de prison ferme.

Clémence Glon  • 28 juin 2012 abonné·es

En 2007, soit plus d’un an avant Tarnac et l’interpellation de Julien Coupat, l’« affaire de la dépanneuse » aboutissait à l’arrestation de six jeunes alors âgés de 23 à 25 ans, étiquetés « ultragauche ». Après cinq années d’une instruction étrangement sous-médiatisée, le tribunal correctionnel de Paris a rendu lundi 25 juin son verdict : une relaxe et des condamnations d’emprisonnement allant de six mois à un an ferme.

En mai 2007, un engin explosif est découvert sous une dépanneuse de police stationnée devant un commissariat parisien. L’engin n’explose pas, et la section antiterroriste de la brigade criminelle prélève les traces de cinq ADN. En janvier 2008, des douaniers contrôlent une voiture du côté de Vierzon. Dans le coffre, un plan de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Porcheville, du chlorate de soude et des documents sur la fabrication d’explosifs. Immédiatement soupçonné de «terrorisme», le couple propriétaire de la voiture passera 96 heures en garde à vue comme le permet la procédure. L’ADN de la jeune femme correspond à l’un des cinq prélevés sur le paquet de la dépanneuse. Durant la même période, trois autres personnes sont arrêtées à Fontenay-sous-Bois pour possession d’ingrédients nécessaires à la fabrication de fumigènes. L’ADN de deux d’entre elles correspond à ceux du paquet. Le juge relie ce dossier à une affaire datant des manifestations anti-CPE : le frère de la jeune femme arrêtée à Vierzon est accusé d’avoir tenté de mettre le feu à une armoire électrique de la SNCF.

Les trois accusés qui ont écopé des plus lourdes peines sont ceux qui ont été confondus par leur ADN. Le tribunal correctionnel a retenu les chefs d’accusation du parquet : « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’acte terroriste », « détention de substances incendiaires » et « tentatives d’incendie en lien avec une entreprise terroriste ». Des qualifications qui semblent démesurées par rapport aux faits.

Société Police / Justice
Temps de lecture : 2 minutes