PSA ferme Aulnay

La probable fermeture de l’usine augure mal de l’avenir de la filière automobile.

Pauline Graulle  • 5 juillet 2012 abonné·es

Le sort semble en être jeté. Le 12 juillet prochain, la direction de PSA devrait annoncer qu’elle fermera son usine d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2014, laissant 3 500 salariés sur le carreau. La création d’un ministère du Redressement productif, avec à sa tête Arnaud Montebourg, chantre de la « démondialisation » issu de la gauche du PS, laissait entrevoir le minuscule espoir d’un retour de la volonté politique en matière d’industrie. Dans ce contexte, le dossier PSA, qui pourrait être « la première grande fermeture en France depuis l’usine Renault de Billancourt en 1992 », notait le Monde de lundi, fait donc figure de symbole. Symbole que « l’État ne peut pas tout » ?

Le ministre a, ces derniers jours, multiplié les annonces : désignation de commissaires au redressement productif régionaux chargés de « sauver les entreprises en difficulté » contre les « prédateurs » (dixit Montebourg), mise en œuvre d’un plan d’action pour l’avenir de la filière automobile… Mais dans les faits, le ministre n’a pu qu’écrire à Philippe Varin, le patron de PSA, pour lui demander de faire la « transparence » sur ses intentions et son calendrier : « PSA est un groupe privé, et l’État n’est pas actionnaire », a-t-il justifié.

Montebourg aura bien d’autres dossiers brûlants à gérer, à commencer par les autres sites de PSA (Rennes ou Mulhouse sont menacés), mais aussi Air France, Doux, Fralib, Technicolor… Le ministre sait qu’il en va de l’avenir de l’emploi industriel en France. Et de son propre avenir politique. Pauline Graulle

Travail
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