UMP : Le dégel après la dégelée

La défaite de Nicolas Sarkozy a ouvert un combat des chefs pour le leadership de la droite.

Michel Soudais  • 26 juillet 2012 abonné·es

La trêve estivale sera de courte durée à l’UMP. À supposer que les ténors du parti s’accordent quelques jours de vacances, le bal des prétendants pour la présidence de la formation phare de la droite reprendra au plus tard le 25 août. C’est en effet à cette date que Jean-François Copé devrait déclarer sa candidature dans un entretien au Figaro magazine. Un choix très sarkozyste – on se souvient que c’est dans l’hebdo de référence de la droite que l’ex-chef de l’État avait lancé sa campagne, le 11 février. Le secrétaire général de l’UMP, qui a également prévu de tenir le lendemain à Chateaurenard (13) un meeting en forme de démonstration de force avec 3 000 de ses soutiens, aura alors trois mois pour convaincre les 264 000 UMPistes de le porter au poste qu’occupait Nicolas Sarkozy avant son élection à l’Élysée, et « gelé » depuis 2007. Avec François Fillon, la rivalité passera alors dans une phase frontale. L’ancien Premier ministre, qui, comme le député maire de Meaux, voit dans ce poste un tremplin pour la présidentielle de 2017, est un candidat sérieux.

Il faudra toutefois compter avec Nathalie Kosciusko-Morizet, en lice depuis le 21 juillet, et les autres candidats plus ou moins déclarés : le député de Savoie et actuel trésorier de l’UMP, Dominique Dord, ou l’ancien ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire. Xavier Bertrand et François Baroin jaugent leurs soutiens avant de se lancer. Rachida Dati songe à s’en mêler avec un collectif de femmes pour « faire ch… les mecs jusqu’au bout ». De quoi nous promettre une belle empoignade et un débat zéro idée jusqu’au congrès, fin novembre. Ledit congrès se tiendra en pleine restructuration de l’entreprise UMP. Sa dégelée aux législatives lui coûte cher : une perte de 10 millions d’euros par an. Son trésorier a décidé d’économiser sur tous les postes. À commencer par l’université d’été, dont l’annulation nous privera de l’étalage des rivalités : les précédents Campus organisés à Marseille avaient coûté « entre 3 et 4 millions d’euros ».

Le vote au congrès de novembre se fera sur de bons vieux bulletins en papier et non par vote électronique, « ce qui représentera une économie de quelque 500 000 euros », précise Dominique Dord, qui souhaite également réduire « le coût des manifestations, congrès, conventions, conseils nationaux, en les organisant non pas dans des grands hôtels, mais au nouveau siège du parti ». Même en répartissant les efforts pour « les rendre plus indolores », l’UMP n’évitera pas une baisse sensible des effectifs à son siège. « On va passer de 130 [équivalents plein temps] à un peu moins d’une centaine », a fait savoir le trésorier. Ce plan social contre lequel, pour une fois, aucun militant de gauche ne s’élèvera, « se fera en douceur », jure-t-il, l’UMP ayant « anticipé ce risque en ayant recours à pas mal de contrats à durée déterminée  […] ainsi qu’à des intérimaires et à des stagiaires ». On n’en attendait pas moins d’un parti qui prône la flexibilité du travail.

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