Alima Boumediene-Thiery privée de barreau

Alima Boumediene-Thiery se voit refuser l’accès à la profession d’avocate.

Lena Bjurström  • 15 novembre 2012 abonné·es

Un « militantisme efficace dans le cadre de ses activités politiques », c’est ce qui est reproché à Alima Boumediene-Thiery par le Conseil de l’ordre des avocats du Val-d’Oise, qui vient de rejeter sa demande d’inscription au barreau. L’ancienne sénatrice a pourtant tous les diplômes pour y prétendre. Il faut dire qu’elle a aussi la mauvaise habitude de militer en faveur du peuple palestinien. Elle a notamment été mise en examen en 2010 pour « incitation à la discrimination en raison de l’appartenance à une nation », à la suite d’une action de boycott des produits israéliens dans un supermarché. L’article 11 de la loi de 1971, réformant l’accès à la profession d’avocat, stipule que nul ne peut y prétendre s’il a été « l’auteur de faits ayant donné lieu à condamnation pénale pour agissements contraires à l’honneur, à la probité ou aux bonnes mœurs ». Ce n’est pas le cas d’Alima Boumediene-Thiery. Sa mise en examen n’a donné lieu à aucune condamnation et, d’après un jugement rendu par la cour d’appel de Paris dans une autre affaire, le soutien au boycott pour des motifs politiques ne constitue pas une provocation à la discrimination.

Pourtant, le Conseil de l’ordre des avocats du Val-d’Oise estime que l’engagement de l’ancienne parlementaire reste contraire à ces principes, ainsi qu’à ceux « essentiels » de « dignité » et de « modération ». Elle a donc déposé un recours devant la cour d’appel de Versailles. La profession d’avocat et l’engagement politique ne seraient-ils plus compatibles ?

Société Police / Justice
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