Sous la coupe des marchés

Moody’s a rétrogradé la note de la France malgré l’annonce par le gouvernement de mesures favorables aux entreprises.

Thierry Brun  • 22 novembre 2012 abonné·es

La voix des marchés financiers a parlé. Après Standard and Poor’s en début d’année, Moody’s, grande agence d’évaluation financière, vient de retirer son triple A à la France. L’agence a publié un communiqué le 19 novembre indiquant que la notation dégradée de la dette publique était assortie d’une perspective négative. François Hollande et Jean-Marc Ayrault n’ont donc pas rassuré les marchés en annonçant, il y a quelques jours, un pacte de compétitivité qui prévoit la mise en place de crédits d’impôt pour 20 milliards d’euros afin d’alléger les coûts des entreprises. L’exécutif a pourtant martelé dans le même temps sa volonté de respecter son objectif de 3 % de déficit public en 2013, mais Moody’s prédit des « dérapages budgétaires » et estime que la capacité de la France à résister à d’éventuels nouveaux chocs de la zone euro « diminue », notamment en raison de la forte exposition aux pays fragiles, en particulier dans le secteur bancaire. L’agence évoque « une perte de compétitivité graduelle mais continue » ainsi que « des rigidités des marchés du travail, des biens et services », alors que des négociations sur ce sujet sont en cours entre le patronat et les syndicats. Sanctionnée par les agences de notation, la politique du gouvernement sera mise à rude épreuve sur le terrain de la spéculation financière.

Économie
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