Ces mots qui nous manquent

Marie-Édith Alouf  • 21 mars 2013
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Vous ne trouvez pas que, parfois, les mots nous manquent ? Je ne vous parle pas de ces situations rageantes où on a le sens de la repartie dix minutes après l’offense, non, je vous parle des mots qui nous manquent vraiment parce qu’ils n’existent pas.

Et la preuve qu’ils font défaut, c’est qu’on les trouve dans d’autres langues, me signale mon amie Masha, qui porte à ma connaissance ces « dix mots qui n’existent pas en français » : 

Age-otori (japonais) : être moins beau en sortant de chez le coiffeur.

Bakku-shan (japonais) : une fille jolie seulement de dos.

Forelsket (norvégien) : l’euphorie quand on tombe pour la première fois amoureux.

Litost (tchèque) : le tourment provoqué par la vision soudaine de son propre malheur.

Nunchi (coréen) : l’art délicat d’écouter, de sentir l’humeur d’une autre personne et d’avoir la réaction appropriée.

Pena ajena (mexicain) : l’embarras ressenti devant l’humiliation de quelqu’un.

Pochemuchka (russe) : une personne qui pose trop de questions.

Sgriob (gaélique) : la brûlure de la lèvre supérieure provoquée par une gorgée de whisky.

Tingo (pascuan) : emprunter un à un les biens de son voisin jusqu’à ce qu’il n’ait plus rien.

Waldeinsamkeit (allemand) : le sentiment de solitude en forêt. 

Le sentiment de solitude en forêt ! N’est-ce pas merveilleux ? Du coup, je me demande s’il existe de par le monde ce mot qui me manque souvent à moi. Je veux parler de cette forme légère de désespoir due au fait de devoir porter toute la journée des chaussettes qui tombent (tourment compliqué de l’effort à déployer tous les trois quarts d’heure pour les remonter à travers un pantalon généralement trop moulant), perverse métonymie d’un « ça ne va pas » général. Quel terme inventer pour cela ? Avoir la chaussettaille ? La phildaro-déprime ?

Suggestions bienvenues !

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