Les visages de la prostitution
Il n’y a pas « une » mais « des » prostitutions, ce qui limite la construction d’une loi générale.
dans l’hebdo N° 1245 Acheter ce numéro
Si le proxénétisme est identifié par le code pénal, la prostitution, elle, ne possède aucune définition juridique. Si bien que ses contours sont sujets à polémique. Car le terme peut s’appliquer à des situations multiples. « Si l’on tente de quantifier un “phénomène prostitutionnel”, va-t-on compter de la même manière les personnes dont c’est la principale source de revenus et celles qui l’exercent de façon irrégulière ? Peut-on considérer comme “prostitution” le fait d’accepter non pas de l’argent mais des “cadeaux” matériels en échange d’un acte sexuel ? », interroge le sociologue Lilian Mathieu. Selon lui, les décisions politiques (locales et nationales) s’appuient sur d’autres éléments que la connaissance de ces réalités, comme les attentes des riverains ou des interrogations sur le droit des femmes. Il n’empêche que la volonté de légiférer sur la prostitution ne date pas d’hier.
Dès le XIXe siècle, la France a adopté une politique réglementariste répressive. En 1946, la loi Marthe Richard a interdit