ND-des-Landes : la Châtaigneraie sera fixée le 26 mars

Le tribunal de Saint-Nazaire a entendu ce mardi matin les avocats du constructeur et de 4 opposants à l’aéroport, concernant l’expulsion de l’installation emblématique. Délibéré le 26 mars.

Erwan Manac'h  • 12 mars 2013
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L’exercice devient presque routinier. Le tribunal de Saint-Nazaire a entendu mardi matin les avocats d’Aéroport du Grand Ouest (AGO), l’émanation du constructeur Vinci, et de quatre « zadistes » menacés d’expulsion. Ces derniers ont donné leur nom le 11 décembre 2012 pour se déclarer occupants de la Châtaigneraie, une ferme détruite et remise sur pied le 17 novembre au cours d’une manifestation de réoccupation. Cette démarche a forcé AGO à engager des procédures en justice pour faire ordonner leur expulsion, retardant d’autant l’intervention des forces de l’ordre.



Devant une cinquantaine d’opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’avocat des occupants a demandé un renvoi de l’affaire devant le tribunal d’instance, arguant du fait que les 4 « zadistes » occupent les lieux en raison d’une problématique de logement et non pour faire de l’obstruction. Aucun d’eux, explique-t-il, n’a participé à la construction de cette occupation qui compte aujourd’hui une dizaine de cabanes en bois. Les 4 occupants, dont un a aujourd’hui quitté les lieux, doivent donc selon l’avocat être jugés suivant les règles de l’habitat.

« On ne peut pas considérer qu’une construction habitée illégalement constitue un domicile. Cette demande répond à la volonté (des opposants) de faire feu de tout bois » , a fustigé de son côté l’avocat d’AGO.

Rassemblement devant le tribunal de Saint-Nazaire, mardi 12 mars. - E.Manac'h

Pierre-Henri Marteret, l’avocat des 4 « zadistes », a surtout demandé un délai pour les occupants face au retard que prendront quoiqu’il arrive les travaux de défrichement qui devaient commencer au printemps. « Il n’y a pas d’urgence à agir. Nous attendons les travaux du comité scientifique et la commission de dialogue n’a pas encore rendu son rapport , fait valoir l’avocat. Or, AGO, qui agit en tant que représentant de l’État, veut aujourd’hui accélérer les expulsions. Il y a un double discours » .

Le tribunal tranchera le 26 mars ces questions, ainsi qu’une demande de sursis à statuer déposée par Me Marteret sur une question relative à 3 demandes d’aide juridictionnelle.

Illustration - ND-des-Landes : la Châtaigneraie sera fixée le 26 mars

Écologie
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