Notre-Dame-des-Landes : la Commission de dialogue demande un délai

La Commission de dialogue qui doit statuer sur le projet d’aéroport repousse d’une dizaine de jours le rendu de ses conclusions en raison de complications.

Julie Droin  • 29 mars 2013
Partager :
Notre-Dame-des-Landes : la Commission de dialogue demande un délai

« Un petit délai supplémentaire ». Voici ce dont le président de la Commission de dialogue, Claude Chéreau, a besoin pour élaborer un rapport complet. La rédaction du document serait plus lente que prévu, « pas en termes de longueur, mais en termes de complication » justifiait-il jeudi 28 mars, dans une interview à l’AFP.

Nouvelles enquêtes ? Réactualisation des études ? Claude Chéreau n’a pas détaillé son annonce. Il indique néanmoins que le rapport sera livré avant la mi-avril. La date exacte dépendra du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui l’a commandé en novembre par souci d’apaisement. « Notre rapport présentera les inconvénients et les avantages du futur aéroport, et ce sera au gouvernement de décider. »

Bras de fer politique

Julien Durand, porte-parole de l’Acipa, une association réunissant les opposants au projet, « attend de voir ce qui sera écrit noir sur blanc ».   Il ajoute un brin moqueur, « ce n’est pas facile de rédiger un texte qui fait plaisir à tout le monde » .

Pour l’association, le rapport « ne sera pas essentiel au débat » . La Commission d’évaluation scientifique du système de compensations environnementales, qui doit rendre ses conclusions début avril également, est plus importante à ses yeux. Et plus légitime. La Commission de dialogue n’est qu’un « sous-produit». «Cela va nous donner une tendance quant à la suite du mouvement, mais rien de plus ».

Le bras de fer est en effet politique. « Seul le gouvernement pourra décider de faire intervenir ou non les forces de l’ordre pour déloger tout le monde , assène Julien Durand. C’est une situation de rapport de force entre le pouvoir et nous ».

Écologie
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« La mer nous remet à notre place : un existant qui ne voit pas tout »
Entretien 14 novembre 2025 abonné·es

« La mer nous remet à notre place : un existant qui ne voit pas tout »

Philosophe et autrice de L’Être et la mer, Corine Pelluchon appelle à regarder l’humanité depuis l’océan, pour repenser sa place, appréhender sa vulnérabilité et ouvrir à un imaginaire de la solidarité.
Par Caroline Baude et Hugo Boursier
COP 30 :  « En tant qu’activistes, on est presque obligées de trouver des manières originales de militer »
Entretien 14 novembre 2025 abonné·es

COP 30 : « En tant qu’activistes, on est presque obligées de trouver des manières originales de militer »

Après plus d’un mois de navigation, cinq activistes pour le climat sont arrivées à la COP 30, à Belem, à bord d’un voilier. Objectif : faire converger les luttes climatiques, antiracistes et féministes. Entretien.
Par Kamélia Ouaïssa
À Belém, un projet d’égouts symbole du racisme environnemental
Reportage 10 novembre 2025 abonné·es

À Belém, un projet d’égouts symbole du racisme environnemental

En prévision de la COP 30, des travaux d’assainissement sont menés à la Doca, un quartier aisé de Belém, au détriment de Vila da Barca, bien plus défavorisé. La population, rompue à la résistance, dénonce du racisme environnemental.
Par Giovanni Simone et Anne Paq
Le paradoxe brésilien : du pétrole pour financer la transition
Reportage 10 novembre 2025 abonné·es

Le paradoxe brésilien : du pétrole pour financer la transition

Le gouvernement autorise de nouveaux forages au large de l’Amapá, l’une des régions les plus pauvres du pays. Un pari économique qui contraste avec l’urgence des enjeux climatiques et représente une menace directe pour la Guyane voisine.
Par Tristan Dereuddre