Aménager un aquarium écologique

Un poisson aurait le même impact écologique qu’un mobile.

Ingrid Merckx  • 25 avril 2013 abonné·es

Que faire ?

Si vous préférez de vrais poissons à un écran de veille d’ordinateur, vous pouvez choisir des matières premières naturelles et bien sélectionner le matériel et les espèces. Mieux vaut éviter un vieil aquarium (joints en mauvais état) et opter pour un « nano » (un mini), le couvrir (pour éviter l’évaporation), prévoir l’emplacement en fonction de la lumière (qui peut favoriser les algues et compliquer la maîtrise de la température). Les très dégourdis feront sans chauffage ni filtrage et jongleront avec la lumière et les plantes. Les autres choisiront l’éclairage en fonction de leurs plantes sans dépasser 12 heures par jour. Ils utiliseront un programmateur pour éteindre dans la journée s’ils veulent en profiter le soir. Pour le filtre, le plus important est son entretien. Changer l’eau permet d’éliminer les nitrates, mais gare à la température de l’eau de renouvellement, qui, en outre, doit être laissée quelques heures à l’air libre pour que les gaz s’en échappent. Pour les substrats, préférer du sable sombre (qui fait ressortir les couleurs) et non traité, des pierres (le paysagisme aquatique se développe !), du bois, des racines de marais, ou même des noix de coco. Enfin, opter pour des plantes filtrantes (sphaigne) ou à croissance rapide : bacopa, cornifle, Ceratophyllum demersum) et des animaux peu exigeants : guppy, platy, poisson moustique, poisson paradis, Cap Lopez, Shiner arc-en-ciel… On peut même leur préparer une alimentation maison ! Un aquarium est un écosystème complet mais captif, qui réclame des compétences à développer, comme l’étude de la synécologie (rapports entre les espèces dans un biotope).

Pourquoi ?

Certes, les poissons sont les animaux de compagnie à l’empreinte écologique la plus faible. Mais un poisson rouge aurait toutefois le même impact qu’un téléphone portable ! De plus, l’aquariophilie est un loisir consommateur d’eau, d’électricité, de plantes et d’animaux d’élevage ou prélevés dans la nature. Popularisée vers le milieu du XIXe siècle, elle s’est technicisée vers le début du XXIe. Conséquence : sa consommation d’électricité a grimpé, notamment pour l’éclairage, le chauffage et la filtration. Par exemple, un aquarium de 500 litres avec 4 néons de 36 watts branchés 12 heures sur 24, et 200 watts de chauffage, coûte dans les 200 euros par an. D’où l’intérêt de trouver des systèmes plus économes. « L’aquariophilie implique une responsabilité envers les êtres maintenus en aquarium », rappelle aussi Kai Alexander Quante dans son excellent ouvrage l’Aquarium écologique. Mais, en général, les aquariophiles sont respectueux de l’environnement : « Pour passer autant de temps à s’occuper de plantes et d’animaux aquatiques, il est nécessaire d’aimer la nature, la flore et la faune. »

Comment ?

  • L’Aquarium écologique, Kai Alexander Quante, éd. Delachaux et Niestlé, 80 p., 14,90 euros.
  • www.aquabase.org : sites d’amateurs sur les poissons, les plantes, les aquariums…
  • www.aqualiment.com : produire la nourriture de ses poissons.
  • www.aquanostalgie.com : calcul des coûts.
  • www.eco-aquarium.fr

Le geste utile
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