L’égalité dès le berceau

Les préjugés sexistes influencent les enfants dès leur plus jeune âge. Une campagne de sensibilisation vient d’être lancée.

Ingrid Merckx  • 4 avril 2013 abonné·es

En crèche, les garçons jouent (aussi) à la poupée et les filles au garagiste. Mais allez mettre du rose à un petit ! Et, dès 2 ans, une fillette réclamera une robe tous les jours parce que ses copines l’accueillent en exhibant la leur. Les stéréotypes se forment de la naissance jusqu’à 3 ans. La littérature enfantine et la publicité y sont pour beaucoup. Ce qui commence avec les codes couleurs se prolonge avec les comportements : attention à l’esthétique pour les filles, incitées aux jeux calmes, souvent interrompues mais plus habituées à parler de leurs émotions ; accent mis sur le bien-être et la motricité pour les garçons, qu’on laisse davantage échanger mais pas sur ce qu’ils ressentent…

**« Toutes les politiques* de la promotion de l’égalité butent sur un obstacle majeur, la question des systèmes de représentations qui assignent hommes et femmes à des comportements sexués, dits masculins ou féminins, en quelque sorte prédéterminés »,* résume un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), remis le 28 mars à la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Il préconise un programme de lutte contre le sexisme à destination de tous les professionnels de la petite enfance et des parents. Il comprend notamment un kit « Pass-âge », une formation spéciale pour les professionnels, dont la mixité devra être renforcée, le développement d’études sur la socialisation différenciée, l’organisation d’une conférence de consensus et une campagne de sensibilisation. C’est Barbie qui a imposé le rose pour les filles en 1959, avant, c’était plutôt masculin.

Société
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