Moustaki, ma liberté

Georges Moustaki nous fit comprendre que chacun est son propre maître et son propre dieu, qu’il n’y a pas à chercher ailleurs, sauf à vouloir s’aliéner.

Alain Ade  • 30 mai 2013 abonné·es

Georges Moustaki est mort. Les chanteurs ne tiennent pas de discours. Ils posent des notes au bas de nos vies blanches et c’est à nous de remplir les pages, parfois d’y trouver un sens. Avec lui, ce fut le sens de l’Orient passion. Peu de chanteurs refont le monde. Ceux qui l’ont scruté de près le rapiècent à peine, et c’est déjà beaucoup. Ils resserrent les mailles de nos accrocs, refont nos trames personnelles, qui sont rarement en quatre volumes.

Lorsque nous étions enfants, mes frères et moi avions des pieds de caoutchouc. Nous étions une fratrie où s’échangeait le bien commun sous l’horizon indépassable du sommet de notre colline, la bien nommée Côte de velours : l’unique vélo pour quatre, les engueulades sur le chemin du collège, le portique et sa balançoire, les petites fiancées de la rue de la Marne aux baisers chewing-gums. Dans ce quartier dont le nom des rues exhalait la

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