Piqûres de rappel

À Sevran, les seringues abandonnées signent l’échec de la guerre à la drogue.

Olivier Doubre  • 2 mai 2013 abonné·es

Le 16 avril, deux petites filles se piquaient avec des seringues usagées trouvées près d’une école de Sevran. Quelques jours plus tard, d’autres seringues étaient découvertes dans l’espace public. Les parents d’élèves de l’école maternelle se sont rendus immédiatement à la mairie interpeller Stéphane Gatignon, l’édile de la ville, qui n’a pu que renouveler ses demandes de forces de police supplémentaires dans sa commune, fortement touchée par le trafic et la consommation de drogues. Il a également adressé à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, une requête maladroite lui demandant de suspendre la distribution de seringues opérée par l’hôpital du secteur. Or, on sait depuis les années 1980 que ne plus distribuer de seringues propres, c’est voir immédiatement les contaminations du VIH et des hépatites remonter en flèche, et les seringues devenir elles-mêmes objets de trafic. Le fait que des usagers laissent traîner leurs seringues montrent que les équipes de réduction des risques et les services sociaux ne parviennent pas à agir sur le terrain pour les responsabiliser. Comme cela a été réussi dans d’autres villes, à Paris ou à Aubervilliers, par exemple.

On paye là sans doute les années de « guerre à la drogue » menée sous Sarkozy, durant lesquelles la politique de réduction des risques a été négligée. Une réunion de crise est prévue le 3 mai, avec tous les acteurs à Sevran pour essayer de comprendre ce qui se passe sur le terrain.

Société Santé
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