Chasse : Chiffres contre chiffres

Forts d’une pétition rassemblant 300 000 signataires, les militants écologistes demandent un encadrement plus sévère de l’activité.

Lena Bjurström  • 19 septembre 2013 abonné·es

Deux heures seulement après l’ouverture de la chasse en Ille-et-Vilaine, le 15 septembre, un cycliste de 52 ans était blessé par un tir. Lors de la saison précédente (2012-2013), 179 accidents ont été dénombrés par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Trente-six de plus qu’ en 2011-2012, et 21 accidents mortels contre 16. Des chiffres « dans la moyenne des cinq dernières années », selon l’Office, en raison des variations d’une saison à l’autre. Pour Pierre Athanaze, président de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), ils sont au contraire « alarmants », et soulignent le manque d’encadrement de sécurité. « 14 % des accidents concernent des non-chasseurs […] contre 10 % pour la saison 2011-2012 », souligne l’association. Outre une réglementation nationale de la sécurité, elle demande l’interdiction de la chasse le dimanche et l’examen régulier de la vue des chasseurs. Pierre de Boisguilbert, de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), s’agace : « La chasse est archi-réglementée ! Les accidents sont d’abord dus à des manquements aux mesures de sécurité déjà existantes. Bien sûr, tout accident est toujours de trop, c’est pour cela que nous multiplions les formations à la sécurité, notamment lors de l’examen du permis de chasse. » Pour Pierre Athanaze, c’est insuffisant : « Il n’y a pas de véritable réglementation nationale, les mesures de sécurité étant à la charge des responsables départementaux, qui se satisfont souvent du port du gilet fluo par les chasseurs et de la signalisation des battues au grand gibier. » Reçue par un conseiller à l’Élysée début septembre, l’Aspas s’est félicitée de « l’excellente écoute » de ses revendications. Forte d’une pétition de soutien comptant 300 000 signatures, elle espère être bientôt reçue par le Président. Il n’est pas sûr que cela soit suffisant pour convaincre celui-ci de déterrer la hache de guerre avec les chasseurs, à quelques mois des municipales.

Écologie
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