EELV piégée

Les hésitations d’Obama et de Hollande embarrassent la direction des écologistes.

Patrick Piro  • 12 septembre 2013 abonné·es

Ont-ils été victimes d’un coup d’émotion ? Ont-ils sous-estimé les retours de manivelle de la politique internationale ? Le 28 août, en réaction au gazage de civils en Syrie, la direction d’EELV, épaulée par les chefs de file de ses élus nationaux et européens, estimait qu’ « une intervention, y compris militaire, nonobstant l’utilisation par la Russie et la Chine de leur droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, [était] à ce stade inéluctable ».

Fureur de l’ex-secrétaire national Gilles Lemaire, membre de l’aile gauche des écolos, qui qualifie ce communiqué de « faute politique »  : il s’affranchit des principes d’EELV sur les interventions militaires ( « sous contrôle démocratique du Parlement, avec un mandat international » ), il prend position sans même attendre le résultat de la mission d’enquête de l’ONU, il sous-estime la déstabilisation régionale qu’aurait une intervention militaire en Syrie. La suite des événements a mis les écologistes dans l’embarras : recul du Royaume-Uni, d’Obama et donc de Hollande, regain d’audience des promoteurs d’une solution politique… Depuis, plusieurs responsables écolos ont enclenché la marche arrière, conscients de leur précipitation [^2]. Mais pas tous. Le Conseil fédéral du samedi 14 promet d’être animé…

[^2]: www.mediapart.fr, 9 septembre.

Monde
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