Front de gauche : pourquoi ça coince

À la Fête de l’Huma, le Front de gauche aura sans doute à cœur d’effacer sa mauvaise rentrée médiatique.

Michel Soudais  • 12 septembre 2013
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Dimanche à La Courneuve, le Front de gauche aura sans doute à cœur d’effacer sa mauvaise rentrée médiatique. Comme toute fête, la Fête de l’Humanité est peu propice à l’expression des divergences. Et puis la contestation de la réforme des retraites fait l’unanimité. Tout comme la dénonciation des négociations sur un partenariat transatlantique sur le commerce et les investissements. Pour autant, l’alliance de la gauche radicale traverse une période de tensions. L’élan de la présidentielle est retombé. Alors que le gouvernement ne cesse de décevoir le peuple de gauche qui l’a porté au pouvoir, le Front de gauche n’en profite guère. Certes, comme nous l’explique la communiste Marie-Pierre Vieu, « son capital de mise en mouvement reste fort ». Il est encore capable d’organiser de grandes manifestations politiques. Mais loin d’être en mesure de s’imposer comme une alternative à gauche, ce qui constitue pourtant son ambition et… sa raison d’être. Or le temps presse. Fin mai, les élections européennes se révèlent être une occasion tout indiquée pour contester la politique d’austérité du gouvernement puisque celle-ci découle d’engagements européens tous acceptés par la direction du PS. Jean-Luc Mélenchon veut faire de ce rendez-vous un grand moment de protestation et « renverser la table » en devançant les listes socialistes. Si l’hypothèse n’était pas prise au sérieux à l’Élysée, François Hollande n’aurait pas brutalement renoncé à rétablir ce scrutin dans une circonscription nationale unique. Toutefois, avant les européennes se joueront les municipales. Huit semaines séparent les deux scrutins. Un délai ultra-court impose de tenir le même discours d’un scrutin à l’autre. Une vraie difficulté.

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Front de gauche : Pourquoi ça coince
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