Le grand ménage de Lagardère

Le groupe vend dix titres, s’empare de la chaîne Gulli et cède ses parts de Canal +.

Jean-Claude Renard  • 7 novembre 2013 abonné·es

Le mois d’octobre aura été celui des affaires pour le groupe Lagardère. Avec pour commencer la vente de 10 magazines sur 39 de son pôle presse (notamment Pariscope, Psychologies Magazine ou Première ), entraînant le départ de 350 salariés, près de 570 en comptant les pigistes. Une annonce qui a entraîné deux jours de grève du personnel avant que des négociations soient entamées. Des négociations « sous pression, dit un salarié. On se doute que c’est un premier wagon ». Denis Olivennes, patron de Lagardère Active, a déjà prévenu que, faute d’acquéreurs, les titres en question seront fermés. Objectif : réduire les coûts et investir dans le numérique. Ce qu’on ne comprend pas dans les rédactions, « car ce sont les imprimés qui financent les sites ». Une assemblée générale est prévue pour le 7 novembre.

Parallèlement, Lagardère rachète aujourd’hui les 34 % de parts de France Télévisions dans la chaîne jeunesse Gulli, sur la TNT, créée en 2005, et dont le groupe privé possédait 66 %. Hauteur de la transaction : 25 millions d’euros. Rémy Pflimlin entendait devenir l’unique actionnaire de cette chaîne, c’est raté. Lagardère profite ainsi des déboires financiers du service public, lequel n’a plus la caution de Gulli pour repousser les intentions de transformer France 4 en un écran principalement tourné vers la jeunesse. Toujours côté audiovisuel, Lagardère s’apprête maintenant à racheter la maison de production de Jean-Luc Delarue, Réservoir Prod. L’objectif est aussi clairement affiché : se développer sur le marché des programmes. Pour ça, Lagardère Active en a largement les moyens : il vient de céder ses parts dans Canal + à Vivendi (détenant 80 % de la chaîne cryptée) pour plus d’un milliard d’euros. Une somme colossale dont ne bénéficiera pas le pôle presse. Si Olivennes a déclaré qu’il n’existe pas de « garantie pour la pérennité des titres restants », à quelques exceptions près ( Télé 7 jours, Paris-Match, Elle ), le papier n’intéresse plus le groupe.

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