Selon le PS, «le vote bloqué déshonore et discrédite…»

Michel Soudais  • 25 novembre 2013 abonné·es

Demain, les députés sont appelés à se prononcer sur la réforme des retraites par un vote bloqué. C’est-à-dire sans examiner les sous-amendements déposés par tous les groupes parlementaires de gauche, PS mis à part.

Illustration - Selon le PS, «le vote bloqué déshonore et discrédite...» - Le 21 novembre, Alain Vidalies, ministre des Relations avec le parlement, annonce le recours au vote bloqué.

Cette procédure anti-parlementaire, qui a permis au gouvernement d’écourter les débats jeudi, avait déjà été utilisée par le gouvernement Fillon au Sénat, en octobre 2010, pour museler l’opposition à sa réforme des… retraites.

«Ce contournement du Parlement est scandaleux» , dénonçait alors le Parti socialiste dans un communiqué titré: «Le vote bloqué déshonore et discrédite le gouvernement et le Président.»

Lire le communiqué du PS dans son intégralité

Le vote bloqué déshonore et discrédite le gouvernement et le Président

*M. Sarkozy vient de décider d’imposer le vote bloqué au Sénat sur le débat des retraites.

Après avoir braqué le pays en voulant lui imposer une réforme injuste, après l’avoir bloqué en refusant de reprendre les négociations, le Président méprise le Sénat et la démocratie en coupant court aux débats.

Avec M. Sarkozy, c’est le coup de force permanent.

Après le débat amputé à l’Assemblée nationale, ce nouveau contournement du Parlement est scandaleux. Comment accepter que sur un sujet essentiel, qui engage le pacte social et républicain, on refuse aux élus de la nation le temps nécessaire au débat ? Cette décision déshonore et discrédite le gouvernement et le Président.

Face aux Français qui sont dans la rue pour manifester, le gouvernement brandit le respect du vote du Parlement. Mais quand le Parlement fait son travail, il n’a qu’une obsession : l’en empêcher !

Chacun comprend que ce qui gène le gouvernement, c’est le débat. Parce que plus on débat, et plus la vérité apparaît : le projet du gouvernement est profondément injuste et ne règle rien.*

Mais cela c’était avant «le changement» dont on ne peut plus dire qu’il n’est pas mis en œuvre… maintenant.

Économie Travail
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