Révolutions arabes : le reflux

En Syrie, par une cruelle ironie de l’histoire, le recours aux armes chimiques contre la population civile aura finalement profité au régime.

Politis  • 19 décembre 2013 abonné·es

Deux ans après les révolutions, 2013 aura été, dans le monde arabe, l’année de toutes les interrogations. En Syrie, par une cruelle ironie de l’histoire, le recours aux armes chimiques contre la population civile aura finalement profité au régime. Les États-Unis, trop contents de trouver un accord avec la Russie, ont exigé la destruction des armes chimiques. Moyennant quoi, Bachar Al-Assad est en quelque sorte « autorisé » à massacrer, mais avec des armes conventionnelles. Et, à mesure que la répression s’intensifie, les groupes islamistes radicaux gagnent en influence au sein de l’opposition.

La roue de l’histoire tourne aussi à l’envers en Égypte. Le coup d’État militaire du 3 juillet et la sanglante répression du 14 août ont rejeté les Frères musulmans dans la clandestinité. Cela avec le soutien d’une partie de l’opinion libérale, effrayée par les islamistes. Mais l’armée s’est rapidement retournée contre ceux qui l’avaient soutenue. Retour durable à un régime militaire ou transition vers des élections prévues en principe pour février ? Les intérêts spécifiques de la hiérarchie militaire n’incitent guère à l’optimisme.

Un autre scénario se déroule en Tunisie, où les islamistes d’Ennahdha ont été contraints de s’engager à renoncer au pouvoir après l’assassinat de deux grandes figures laïques, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. La révolution tunisienne hésite. Les sondages pour les législatives, prévues pour le premier semestre 2014, donnent au coude-à-coude Nidaa Tounes – qui se réclame de l’héritage de Bourguiba – et Ennahdha.

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