Ukraine : Un conflit sur trois fronts

Le sort du pays se joue à la fois à Kiev, à Bruxelles et à Moscou.

Denis Sieffert  • 19 décembre 2013 abonné·es

Alors que la mobilisation pro-européenne ne faiblit pas à Kiev, le sort du conflit se joue sur deux autres fronts. À Moscou d’abord, où le Président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, s’est rendu le 17 décembre pour y rencontrer Vladimir Poutine. L’opposition le soupçonne de vouloir céder à la Russie le système de gazoduc du pays en échange d’un rabais sur le prix du gaz.

Mais le vrai problème de l’opposition est peut-être à Bruxelles, où on fait preuve pour le moins d’indétermination. Face aux pressions exercées par Vladimir Poutine, l’Union européenne n’a pas su trouver d’arguments pour convaincre le Président ukrainien de signer l’accord d’association avec l’Europe, auquel il s’était engagé et auquel il a finalement renoncé. À part répéter que la « porte reste ouverte », rien de concret. La vérité, c’est que l’Union européenne est en plein marasme politique. À la veille du sommet du 19 décembre, la tendance était toujours au renforcement du contrôle des politiques économiques des États membres. L’Allemagne, forte de sa nouvelle coalition, relance son offensive pour « sanctuariser » les politiques d’austérité. Mais aucun accord entre les Européens n’est réellement envisagé avant les élections européennes du mois de mai. Autant dire que le sort de l’Ukraine est un peu le cadet des soucis des dirigeants allemands et français, en particulier. En dépit des grandes déclarations sur la place de l’Indépendance.

Monde
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