L’égalité pour ambition

Le projet de loi en cours d’adoption à l’Assemblée nationale, présenté par Najat Vallaud-Belkacem, est l’un des plus complets depuis longtemps concernant la mise en œuvre réelle de l’égalité entre les femmes et les hommes. S’il a beaucoup été commenté pour sa suppression de la formulation « situation de détresse » pour un avortement qui désormais pourra être pratiqué simplement si une femme « ne veut pas poursuivre une grossesse », le texte renforce aussi les mesures en faveur de la parité dans la vie politique et les dispositifs de lutte contre les violences faites aux femmes. Notamment quant à l’accompagnement des victimes. Surtout, il réforme le cadre juridique du congé parental, en voulant inciter les pères à en prendre. La ministre souhaite ainsi « changer les regards » sur cette possibilité en permettant aux parents d’un seul enfant, qui ont déjà droit à un congé parental de six mois, à prendre six mois de plus à condition que ce soit le second parent qui en soit le bénéficiaire.

Et, à partir du deuxième enfant, le congé demeure de trois ans. Mais il faudra qu’au cours de cette durée le deuxième parent prenne six mois, sinon la durée en sera réduite à deux ans et demi. Il s’agit, comme l’a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, « d’introduire une impulsion », avec l’objectif que 100 000 pères prennent ce type de congé d’ici à 2017, contre 18 000 aujourd’hui.