IVG : des Espagnoles enregistrent leur corps comme propriété privée

Isabelle Chaumard  • 12 février 2014 abonné·es

Illustration - IVG : des Espagnoles enregistrent leur corps comme propriété privée - Manifestation à Madrid, le 8 février 2014 (CITIZENSIDE/ERIC G. MADROÑAL)

Pour protester contre le projet de loi Gallardon restreignant l’avortement , des Espagnoles ont fait enregistrer leur corps comme bien mobilier, rapporte le site féministe suisse l’Émilie.

Elles sont plusieurs centaines à s’être rendues au Registro Marcantil de Bienes Muebles (registre commercial des biens mobiliers) pour enregistrer leur corps comme propriété privée. L’enjeu est symbolique : affirmer leur refus de ce projet de loi qui vise à presque supprimer le droit à l’avortement.

« Nous voulons affirmer de façon officielle que notre corps nous appartient » , explique l’artiste féministe engagée Yolanda Dominguez à l’Émilie. C’est elle qui a invité les femmes sur Twitter à faire enregistrer leur corps comme une marchandise afin de le protéger comme tel. Ainsi, elle espère que cette démarche crée un précédent juridique et que l’État n’ait pas de droit de leur interdirer d’avorter.

Après vérification, les fonctionnaires n’ont pas pu refuser l’acte. Dans les villes de Madrid, Bilbao, Pampelune, Séville, Barcelone et Pontevedra, l’administration a dû accepter les demandes de ces femmes qui refusent de voir l’État légiférer sur leur corps.

Le projet de loi Gallardon prévoit de revenir sur la légalisation de l’avortement votée en 2010 par le précédent gouvernement.
Ce projet de loi limite strictement l’avortement aux cas de viol et de « risque grave pour la santé de la mère », ce risque devant être certifié par deux médecins différents avant la 12e semaine de grossesse.

Depuis la présentation du projet de loi au conseil des ministres, en décembre, des milliers de personnes ont défilé, à plusieurs reprises, dans les rues des villes espagnoles.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Sécurité sociale : le musée des horreurs du gouvernement
Austérité 4 novembre 2025

Sécurité sociale : le musée des horreurs du gouvernement

Si le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a été rejeté en commission des Affaires sociales, les débats en séance pourraient ressusciter certaines mesures éruptives. Attention, la troisième va vous surprendre !
Par Lucas Sarafian
Ces personnalités de gauche qui obsèdent l’extrême droite
Portraits 29 octobre 2025 abonné·es

Ces personnalités de gauche qui obsèdent l’extrême droite

Rokhaya Diallo, Rima Hassan, Sandrine Rousseau, Adèle Haenel, Judith Godrèche et Éric Fassin : des noms systématiquement visés par le camp réactionnaire à la moindre prise de position ou de parole. Portraits.
Par Lucas Sarafian, Salomé Dionisi et Hugo Boursier
À la prison de la Santé, plus d’un millier de détenus dans l’ombre d’un seul, Sarkozy
Reportage 28 octobre 2025

À la prison de la Santé, plus d’un millier de détenus dans l’ombre d’un seul, Sarkozy

Le lundi 27 octobre 2025, les députés insoumis Ugo Bernalicis et Danièle Obono ont pu visiter la prison de la Santé pour échanger avec des détenus sur leur quotidien. Ces derniers racontent des cellules bondées, loin de la médiatisation autour de l’ex-chef de l’État.
Par Maxime Sirvins
Entassés dans des containers, 50 détenus de Kanaky gagnent au tribunal
Décryptage 28 octobre 2025 abonné·es

Entassés dans des containers, 50 détenus de Kanaky gagnent au tribunal

Une semaine après l’entrée à la prison de la Santé de Nicolas Sarkozy, une autre réalité carcérale a surgi, ce mardi 28 octobre. Saisi en urgence par 50 détenus du principal centre pénitentiaire en Kanaky/Nouvelle-Calédonie, le tribunal administratif a reconnu des conditions de détention indignes.
Par Hugo Boursier