Libé en grève
Pas de Libé dans les kiosques demain vendredi. L’escalade des tensions continue au sein du quotidien. Les salariés et l’intersyndicale ont voté ce jeudi pour la grève, à 65,6 %. Ils demandent le départ de Philippe Nicolas et de Nicolas Demorand, à la tête du directoire (une demande déjà exprimée en novembre, votée à 90 %). Ils s’élèvent contre le plan d’économies présenté le mois dernier par la direction, qui prévoit notamment des baisses de salaire et un bouclage du journal à 20 h au lieu de 21 h 30 (représentant auprès de l’imprimerie une économie de 1,5 million d’euros ; mais quid en cas d’actualité importante tard dans la journée ?).
Surtout, ils exigent un réel projet rédactionnel qu’ils ne voient toujours pas venir malgré les promesses. Une ambition rédactionnelle susceptible de redresser les ventes d’un titre en berne, qui a connu une baisse de 14,3 % en 2013. Déjà endetté de 6 millions d’euros, le journal cherche de nouveaux investisseurs (les actionnaires principaux, le groupe italien Ersel, Bruno Ledoux et Édouard de Rothschild, ne voulant plus mettre au pot). Troisième homme du directoire, François Moulias a promis en janvier d’en livrer les noms dans les deux mois. Cela ne changera rien à l’impopularité de Nicolas Demorand.
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