Manuel V. pulvérise tous les records d’oserie

Ça lui fout bien les jetons que des troupeaux de fachos aient pris le pli des défilés dominicaux.

Sébastien Fontenelle  • 6 février 2014 abonné·es

Je reprends, pour si que t’aurais pas suivi la bouillante actu de ces dernières heures. Parce que si je passe directement à la conclusion de ce billet, qui sera, si tout se passe bien (et je te prie de croire que tel sera de fait le cas), que les «««« socialistes »»»» (à qui, donc, je mettrai dorénavant quatre paires de guillemets) sont bien pires encore que je ne l’avais jusqu’à présent imaginé, croyant sincèrement avoir pris l’exacte mesure de leur inconcevable misérableté [^2], et que jamais ils ne pourraient se montrer plus dégueulasses qu’ils n’ont été en gros depuis trente années, puis en détail depuis que Manuel V. a été mis dans l’Intérieur – con de moi, benêt que j’étais.

Dimanche matin, donc, ledit – nous parlons toujours de Manuel V., ça serait bien que tu sois un peu attentif/tive –, pulvérisant tous les records d’oserie décomplexée, déclame dans le Journal du dimanche d’Arnaud Lagardère (rires), à quelques heures du départ d’une des manifs ultra-réacs qui désormais balafrent Paris tous les week-ends, que ça lui fout quand même bien les jetons, que des troupeaux de fachos aient si fort pris le pli de ces défilés dominicaux, et qu’il appelle, quant à lui, contre ces hordes, à un « réveil de la gauche ». Je répète, pour le cas où : le gars qui, depuis qu’Hollande lui a confié le ministère des Keufs, n’est jamais resté plus de cinq semaines sans bramer qu’il avait un problème avec les musulman(e)s et/ou les Roms et/ou les sans-papiers (et qui n’a depuis bientôt deux ans de cesse de démontrer qu’il fait pipi beaucoup plus loin que ses plus récents devanciers – MM. Hortefeux et Guéant –, et que lui, au moins, boute pour de bon les clandestin[e]s par paquets de mille) – ce gars, donc, dont Méluche a si bien narré qu’il avait été « contaminé » par la Pen, appelle dimanche matin, contre l’extrême droite, à un « réveil de la gauche ».

Après quoi, dimanche après-midi, la réaction défile donc dans Paris pour dénoncer ce qu’elle appelle, dans son hideux délire, la « familiphobie » – et un grand complot bolchevique interplanétaire à base de GPA et de PMA (liste non exhaustive). Et comment réagissent Manuel V. – qui avait donc appelé juste avant cela (j’insiste un peu lourdement mais tu vas voir que ça vaut la peine) au « réveil » antifa – et ses complices «««« socialistes »»»» ? Ils annoncent qu’il n’est pas du tout question qu’ils tolèrent le moindre débat autour de la GPA et de la PMA – tant qu’ils seront aux affaires, le sujet sera verboten  – et que, d’ailleurs, et tant qu’à y être, ils renoncent à leur « loi famille ». En clair : ils s’aplatissent, toute honte bue, devant la réaction, qui, dans l’instant, pousse, pour fêter cette phénoménale carpetterie – et comme on la comprend –, d’interminables hurlements de joie. Et tu vois : heureusement que je t’ai dit au début ce que serait ma conclusion, parce que là, j’ai plus de place.

[^2]: Je te vois qui tends la main vers ton dictionnaire avec un rictus limite sarcastique – genre, tiens, ça existe, ça, misérableté ? Je te conjure de renoncer, si tu ne veux pas que je crie.

Publié dans
De bonne humeur

Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.

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