L’aventure des Atelières continue

En un mois, la coopérative créée par des ex-Lejaby a réussi à mobiliser des fonds.

Thierry Brun  • 27 mars 2014 abonné·es
L’aventure des Atelières continue

Les Atelières, coopérative d’intérêt collectif (Scic), ont réussi « l’exploit », indique leur page Facebook datée du 21 mars. « La levée de fonds, auprès de particuliers et d’entreprises, nous a permis de recueillir 657 150 euros », a détaillé Muriel Pernin, la dirigeante de la coopérative, qui ajoute : « Toutes les propositions d’investisseurs n’ayant pas pu être étudiées, une nouvelle assemblée générale sera organisée en juin pour recueillir [d] es fonds complémentaires. » Il n’est désormais plus question d’interrompre l’activité, une filière de lingerie-corseterie haut de gamme.

Début mars, les Atelières avaient essuyé un refus des banques, notamment de BPIfrance, banque publique de développement des PME, une fin de non-recevoir qui avait fait capoter le plan de financement d’un fonds de revitalisation proposé par le préfet du Rhône et la Région Rhône-Alpes. Pourtant, après un an d’existence, la coopérative est en train de décoller et de remplir le carnet de commandes de son atelier de façonnage de Villeurbanne qui réunit une trentaine de couturières polyvalentes. « On réinvente un modèle viable, un circuit court pour la France, exportable dans d’autres métiers de savoir-faire », a assuré Muriel Pernin, qui se plaint de l’exigence des banques : « On nous demande de réussir en un an ce qu’un mouvement de délocalisation a détruit en trente ans ! »   [^2] Le ministère de l’Économie sociale et solidaire, qui suit le dossier des Atelières, a indiqué qu’un nouveau tour de table est envisagé avec les banques et que la dirigeante de la coopérative doit présenter un nouveau plan de financement. « Désormais, la balle est dans le camp des banques et de BPIfrance. Il est inimaginable qu’au regard du montant exceptionnel de cette recapitalisation, elles ne nous suivent pas ! », lance Muriel Pernin. La coopérative poursuit sa souscription ^3 et travaille à la création de sa propre collection de produits de qualité.

[^2]: Lire : « Un projet cousu main », Politis n° 1294, 13 mars.

[^3]: www.lesatelieres.fr/nous-aider 

Travail
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Appel des intellectuels de 1995 : « Bourdieu a amendé notre texte, en lui donnant une grande notoriété »
Entretien 4 décembre 2025 abonné·es

Appel des intellectuels de 1995 : « Bourdieu a amendé notre texte, en lui donnant une grande notoriété »

L’historienne Michèle Riot-Sarcey a coécrit avec quatre autres chercheur·es la première version de l’Appel des intellectuels en soutien aux grévistes, alors que le mouvement social de fin 1995 battait son plein. L’historienne revient sur la genèse de ce texte, qui marqua un tournant dans le mouvement social en cours.
Par Olivier Doubre
L’Appel des intellectuels en soutien aux grévistes de 1995, tel que rédigé initialement
Histoire 4 décembre 2025

L’Appel des intellectuels en soutien aux grévistes de 1995, tel que rédigé initialement

Ce texte fut ensuite amendé par certains militants et grandes signatures, en premier lieu celle de Pierre Bourdieu. Mais les cinq rédacteurs de sa première version – qu’a retrouvée Michèle Riot-Sarcey et que nous publions grâce à ses bons soins – se voulaient d’abord une réponse aux soutiens au plan gouvernemental.
Par Olivier Doubre
Budget : une mobilisation pour éviter l’austérité annoncée
Reportage 2 décembre 2025 abonné·es

Budget : une mobilisation pour éviter l’austérité annoncée

À l’approche du vote final du PLFSS, près de 150 rassemblements ont eu lieu mardi à l’appel de la CGT, FSU et Solidaires. À Paris, le cortège était clairsemé, mais déterminé, dénonçant un budget austéritaire, la possibilité d’une adoption par ordonnances et une « année blanche » qui gèlerait les prestations sociales.
Par William Jean
Comment la « taxe soda » sert à doper les profits et à licencier
Reportage 26 novembre 2025 abonné·es

Comment la « taxe soda » sert à doper les profits et à licencier

Ce sont deux fermetures d’usines qui font parler. La première, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), voit Orangina baisser le rideau d’une de ses quatre implantations en France. La seconde, à Crolles (Isère), concerne l’industrie historique de sirop Teisseire. Près de 300 salariés sont mis sur le carreau.
Par Pierre Jequier-Zalc