Pollution de l’air et environnement: il y a toujours une élection pour retarder les décisions

Claude-Marie Vadrot  • 15 mars 2014
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A l’approche d’une élection, les pouvoirs de droite et, actuellement, dit de gauche, ont toujours de bonnes raisons de remettre à plus tard toutes initiatives et décisions portant sur une amélioration de notre environnement…

  • Sur la pollution de l’air : après avoir attendu plus d’une semaine pour réagir (mollement et inefficacement) à la grave pollution de l’atmosphère, le ministre de l’écologie remet à plus tard toute décision importante ; c’est-à-dire qu’il table sur la fin probable du départ de l’anticyclone et sur la fin également probable de l’épisode de grave pollution mettant en cause la santé de millions de gens en France. On verra plus tard pour instaurer une véritable circulation alternée bien préparée, la restriction d’accès aux centres des villes en voiture individuelle, la remise en cause progressive de diesel et le financement et le développement des transports publics, à commencer par les zones rurales. Tout comme pour mettre en pratique des limitations autoritaires des émissions de l’industrie et la reconversion du chauffage au fuel.

  • Sur la biodiversité : on remet à plus tard la répression de la chasse au Lynx, aux loups, aux ours, aux loutres et à tout ce qui ressemble à un animal sauvage ; et il faudra attendre encore longtemps pour que soit créée l’Agence (promise) de la biodiversité.

  • En agriculture : mise en forme des limitations des engrais et des pesticides chimiques. Toujours annoncée et jamais mise en pratique. Et loi agricole ne permettant pas le développement de l’agriculture paysanne et/ou bio.

  • Collecte des déchets : la mise en place de la redevance et de l’amélioration du tri, sujets sensibles des municipales en cours.

  • Sur la pollution des cours d’eau : toutes les mesures qui permettraient d’améliorer la qualité des l’eau des rivières et des fleuves sont également différées car il faudrait contraindre les municipalités et les entreprises à épurer complément les eaux de leurs rejets.

  • Nitrate : en dépit des avertissements de l’Europe, on attendra encore pour diminuer les rejets des élevages industriels. En Bretagne et ailleurs.

  • Circulation douce : on verra encore plus tard, bien plus tard, pour contraindre les villes à installer des sites urbains et routiers équipés de pistes cyclables sécurisées et distinctes des voies utilisées par les automobilistes.

  • Energies renouvelables : les pressions d’EDF complétées par la « menace » électorale justifieront encore longtemps que soient retardés les équipements en éolienne et en panneaux solaires pour le chauffage et les panneaux photovoltaïques qui ne plaisent n i aux maires ni aux milieux conservateurs.

Et comme il y a toujours une élection à venir dans le calendrier politique français, l’amélioration de notre environnement risque d’attendre encore très longtemps…

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