EELV fait son tour de France

Le parti est allé à la rencontre du public pendant dix jours.

Patrick Piro  • 1 mai 2014 abonné·es

Rarement scrutin européen aura paru autant marginalisé dans le débat public : la politique française, en ce printemps 2014, reste focalisée sur la raclée subie par Hollande et le PS aux municipales, les premiers pas de Valls à Matignon et l’ombre grandissante du FN. « On a beaucoup de mal à accéder aux plateaux des grands médias pour débattre », déplore Agathe Remoué, chargée de communication EELV, citant le récent choix d’Europe 1 de se restreindre à l’affrontement PS-UMP-FN.

C’est une mauvaise nouvelle pour le parti le plus européiste de l’Hexagone, qui a tenté de sensibiliser les électeurs aux enjeux en lançant sa campagne par un « Tour de France des écologistes pour l’Europe » en 23 étapes, du 17 au 25 avril, marquées par des débats thématiques. « Nous croyons en l’Europe parce que c’est un espace de solution pour instaurer un autre modèle de société », commentait l’eurodéputée Karima Delli jeudi dernier à Drucat (Picardie). « Les gens se déplacent et l’on sent de l’intérêt », se rassure Clarisse Heusquin, tête de la liste Centre, plus jeune des candidates écologistes (26 ans), et avec une petite chance d’être élue. EELV a présenté lundi dernier son programme « Pour donner vie à l’Europe » : zéro carbone et zéro nucléaire, protection sociale, alimentation saine et durable, régulation de la finance, autre mondialisation, réforme démocratique… Le vote écolo oscille actuellement dans les sondages entre 7 et 9 %, ne leur promettant que 5 à 6 sièges d’eurodéputés sur les 74 attribués en France. En juin 2009, ils en avaient obtenu 14. C’était huit mois après la naissance d’Europe Écologie, tractée par Dany Cohn-Bendit, lequel ne se représente pas. Les écologistes espèrent cependant que la sortie du gouvernement leur évitera le contrecoup d’un vote sanction contre le pouvoir en place, un classique de ce scrutin.

Écologie
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