Européennes : l’avertissement du CSA aux télés et aux radios

Michel Soudais  • 15 mai 2014 abonné·es

La couverture télé et radio de la campagne pour les élections européennes est loin de répondre aux règles d’équité auxquelles ces médias doivent se conformer, déplore le Conseil supérieur de l’audovisuel dans un communiqué diffusé hier à l’issue d’une de ses séances. Celle-ci était consacrée à l’examen des « temps de parole des partis ou groupements politiques présentant des listes aux élections européennes et de leurs soutiens relevés dans les émissions d’information et les autres émissions des programmes des chaînes de télévision et de radio (…) au cours de la période du 14 avril au 9 mai 2014 », et le constat du CSA est sans appel :
« Le Conseil a constaté l’existence de profonds déséquilibres dans la répartition des temps de parole et observé que des formations politiques n’avaient pas encore bénéficié d’un accès aux antennes. »  

Les tableaux des relevés de temps de parole que publient le CSA sur son site sont éloquents. Certes ceux-ci ne prennent pas en compte les relevés de temps de parole des candidats qui s’expriment sur les enjeux qui concernent leur circonscription électorale. Ils ne prennent en compte que les relevés de temps de parole des représentants des partis politiques qui s’expriment sur les enjeux nationaux des élections européennes. Mais ils donneront sûrement matière à certaines listes, notamment au Front de gauche, de se plaindre auprès d’un certain nombre de chaînes d’un traitement inéquitable et/ou de la visibilité démesurée accordé au Front national. Parmi les trois chaînes d’information, I-télé a ainsi accordé plus de temps d’antenne au parti de Marine Le Pen (1:42:50 soit 26,19% du temps global) qu’au PS et à son allié PRG (1:38:57 soit 25,20%) ou à l’UMP (1:31:28 soit 23,29%) ; les autres formations se partagent des miettes.

Sur les chaînes généralistes, le déséquilibre consacré est un peu atténué par le fait que, sur toute la période, ces chaînes n’ont pas consacré 20mn aux enjeux non locaux des européennes, à l’exception notable de France 2 (1:14:10) et France 3 (0:43:44).

Le CSA affirme avoir *« alerté vivement les responsables des chaînes de télévision et de radio, notamment généralistes privées, sur la nécessité de veiller à respecter le principe d’équité avant »* le 23 mai, date de la fin de la campagne. Il a adressé à plusieurs diffuseurs « des observations détaillées » en ce sens. Et leur a rappelé qu’il ne leur restait que dix jours pour exposer « de manière adéquate les formations politiques présentant des listes » .

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