En bulles et en dessins

Depuis un an, La Revue dessinée, un trimestriel bi-média, inaugure un nouveau mariage entre journalistes, chercheurs et dessinateurs. Une réussite.

Michel Soudais  • 20 août 2014
Partager :
En bulles et en dessins

C’est une revue pas comme les autres. Elle ne requiert ni concentration excessive, ni silence particulier. Ce qui ne veut pas dire que les sujets qu’elle aborde sont légers. Mais, traités en bande dessinée, ils sont d’un abord agréables et (pourquoi ne pas le dire?) adaptés à nos moments de détente estivaux.
Depuis bientôt un an, La Revue dessinée , nous aura livré quatre numéros de 228 pages, à lire sur papier ou tablette[^2]. Créée sur une idée du dessinateur Franck Bourgeron, ce trimestriel vendu en librairie ou sur l’AppStore, décline sous une nouvelle forme le « mook », ce format mi-magazine mi-livre popularisé par la Revue XXI.

Après le gaz de schiste , le coup d’état de 1973 au Chili, l’histoire d’un trafiquant d’armes belges, les plaies de Fukushima, la formation des militants du FN, traités ans les précédentes livraisons, le numéro de cet été comptent plusieurs sujets forts, parfois bien connus des lecteurs de Politis .
« Souriez vous êtes fichés ! » aborde en bulles d’un sujet grave : dans la frénésie sécuritaire qui a saisi le monde, à la remorque des USA, après le 11-septembre, « chaque citoyen est devenu un suspect potentiel » et « notre smartphone est une machine à espionner qui permet aussi… de téléphoner ».
La percée d’Aube dorée est décortiquée et replacé dans un contexte historique long qui ne cache aucune des responsabilités multiples dans le succès de ce mouvement néo-nazi grec.

Illustration - En bulles et en dessins

Avec même quelques pointes d’humour que permet le dessin…

Illustration - En bulles et en dessins

Entre un reportage ethnologique à Aupaluk, un petit village Inuit de l’extrême nord canadien, et un autre parmi les églises évangéliques de Seine-Saint-Denis, et un « dossier » sur le suicide des ados, au milieu des rubriques régulières très ludiques sur le langage (« La sémantique c’est élastique »), la culture générale (« Savoir pour tous ») ou l’histoire de l’informatique (« Passion byte »), on dévore avec entrain une BD sur les évolutions de La Poste et ses effets sur le personnel de ce service public : mal-être au travail, absentéisme, tentatives de suicide…

Illustration - En bulles et en dessins

Un sujet grave, plusieurs fois traité dans Politis , et évoqué ici au travers de l’histoire d’Astrid Herbert-Ravel et du rapport qu’elle a rendu il y a quelques mois, rapport que Thierry Brun vous avait présenté.

Lire > La Poste : « Une situation de risque sanitaire majeur »

On savait que le dessin et la presse étaient mariés depuis longtemps. La Revue dessinée prouve que ce mariage peut encore être fructueux. Pour notre plus grand plaisir.

[^2]: Son prix sur papier est de 15 euros et de 3,59 euros sur tablette.

Médias
Temps de lecture : 3 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don