Antisémitisme : Quelle réalité des chiffres ?

Selon un organisme lié au Crif, les actes antijuifs ont augmenté en juillet.

Denis Sieffert  • 18 septembre 2014 abonné·es

Le nombre d’actes antisémites en France aurait presque doublé sur les sept premiers mois de l’année, si l’on en croit le Service de protection de la communauté juive (SPCJ), un organisme créé et financé par le Crif. Le SPCJ fait état de 527 actes antisémites contre 213 pour la même période en 2013. Le pic aurait été atteint au mois de juillet, pendant les bombardements israéliens sur Gaza. Comme en 2009, dans des circonstances identiques. Et c’est bien là le problème, puisque le Crif tient pour antisémite tout ce qui est antisioniste, ou simplement critique à l’égard de l’agression israélienne contre la population palestinienne. L’activisme du Crif pour faire taire les protestations contre la politique coloniale israélienne ne contribue pas à crédibiliser des chiffres publiés par l’un de ses pseudopodes. Ce qui, en sens inverse, ne doit pas nous aveugler sur la réalité indiscutable d’un antisémitisme auquel a donné libre cours l’affaire Dieudonné au début de l’année.

Mais la résonance médiatique dont bénéficie le SPCJ ferait presque oublier que, dans notre société, ce sont les Arabes et les musulmans qui sont la principale cible des actes racistes et discriminatoires. Le jour même où les chiffres du SPCJ faisaient la une de tous les médias, trois jeunes issus d’une bande d’une trentaine d’individus étaient déférés devant le tribunal de Créteil pour leur participation présumée à une agression à caractère raciste contre deux adolescents maghrébins. L’information est passée à peu près inaperçue. Il semble également que les velléités gouvernementales d’interdire la Ligue de défense juive aient fait long feu. Tout juste Bernard Cazeneuve a-t-il récemment jugé que cette organisation, connue pour ses nombreuses agressions et provocations, était « dans l’excès »

Société
Temps de lecture : 2 minutes