LGV Lyon-Turin : Députés européens et opposants réunis contre le projet

Des députés européens ont invité les opposants pour créer une force de frappe commune demandant l’abandon de la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin.

Thierry Brun  • 16 octobre 2014 abonné·es
LGV Lyon-Turin : Députés européens et opposants réunis contre le projet
© Photo: PHILIPPE HUGUEN / AFP

Plusieurs députés européens français, italiens et allemands du groupe des Verts, de la Gauche unitaire européenne et du Mouvement 5 étoiles ont invité, mardi 14 octobre à Bruxelles, les collectifs d’opposants de la société civile à se rassembler, « au-delà des logiques partisanes, pour échanger sur le dossier de la liaison ferroviaire transalpine, plus communément appelée Lyon-Turin » , indique un communiqué de presse de Karima Delli (photo), députée européenne EELV, coordinatrice de la Commission des transports et du tourisme au Parlement européen.

« Les participants souhaitent faire entendre leur voix à quelques jours de la mise en place de la nouvelle Commission européenne et de la nomination du nouveau commissaire aux transports à qui ils demandent d’abandonner ce grand projet inutile au profit d’un plan alternatif axé sur la rénovation de l’existant » , ajoute le communiqué qui souligne que des « citoyens engagés et des députés européens [se sont] rassemblés pour créer une force de frappe commune » .

L’opposition française au Lyon-Turin et le mouvement italien No Tav ont aussi publié un communiqué, pour relever que le « financement européen du projet à hauteur de 40 % n’est pas acquis » , citant les propos de Michael Cramer, député Vert allemand, président de la commission des transports et du tourisme du Parlement européen, présent lors de cette réunion.

Michael Cramer a déclaré qu’il est « peu probable que l’Union européenne sera capable de prendre en charge 40 % du coût total du projet Lyon-Turin, comme espéré par les gouvernements de la France et de l’Italie » . Selon Michael Cramer, « l’Italie est engagée dans trois grands projets : le tunnel Rotterdam-Gênes, le tunnel de base Lyon-Turin et le tunnel de base du Brenner » , ce dernier étant destiné à relier l’Italie à l’Autriche.

« L’Union européenne doit choisir le projet le plus important, avec le meilleur rapport coût bénéfice : le tunnel Rotterdam-Gênes » , a prévenu Michael Cramer. « Cela a été validé dans le traité de Lugano en 1996 entre les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie. C’est maintenant aussi le premier tunnel sur lequel l’European Rail Traffic Management System a été mis en service et sur lequel les règles du fret en tunnel s’appliquent » .

Selon Karima Delli, « les députés européens présents se sont engagés à employer tous les moyens légaux pour contester l’utilité » du projet Lyon-Turin, « mais aussi sa légalité, par exemple en saisissant la Cour des comptes européenne, la médiatrice européenne ou encore l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) » .

Lire > Questions autour de la gestion du grand projet Lyon-Turin

Ce projet « titanesque n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes au regard de l’intérêt général, de l’impact écologique ou tout simplement de la santé publique » , ajoute Karima Delli.

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