Mussolini : retour à l’écran

Jean-Claude Renard  • 7 octobre 2014 abonné·es
Mussolini : retour à l’écran
© Photo : Benito Mussolini et le roi d'Italie Victor Emmanuel III en novembre 1938, à Rome. (AFP)

On est en 1923. Cela fait déjà six ans que Samuel Goldwyn (1879-1974) produit des films. En Italie, Mussolini est au pouvoir depuis une année, depuis sa « Marche sur Rome ». C’est le moment que choisit Goldwyn pour produire The Eternal City (littéralement, la Cité éternelle ). C’est ce film méconnu qui a été retrouvé aux Etats-Unis, et projeté aujourd’hui au festival du film muet de Pordenone.

Selon le Il Messaggero , quotidien romain, les bobines du long-métrage, dont il ne reste que 28 minutes, ont été découvertes par une étudiante, Giuliana Muscio, dans les archives du Museum of Modern Art, à New York. Réalisé par George Fitzmaurice, il met en scène Lionel Barrymore (1878-1954), star de l’époque. On y voit aussi Mussolini jouer le « deus ex machina ».

« En 1923, souligne Giuliana Muscio , un film glorifiant Mussolini et le fascisme n’était pas pour Hollywood une prise de position si déconcertante qu’elle peut nous paraître a posteriori. » De son côté, Il Messaggero rappelle que « les parades fascistes semblaient alors faites pour le grand écran, le duce était encore perçu par le public comme un héros populaire, et son anticommunisme devait être une garantie plus que suffisante à Goldwyn » . Au cinéma, il faudra, en effet, attendre la toute fin des années 1930, dominées par le genre des « téléphones blancs », films légers et insipides, et le début des années 1940 pour voir l’image de l’Italie et de son Duce se renverser.

Cinéma
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