L’Assemblée réaffirme le droit à l’IVG dans un texte aseptisé

Michel Soudais  • 26 novembre 2014 abonné·es
L’Assemblée réaffirme le droit à l’IVG dans un texte aseptisé
© Photo: Simone Veil à la tribune de l'Assemblée nationale, le 26 novembre 1974 (STR / AFP)

Quarante ans après le démarrage des débats sur la loi de Simone Veil, le 26 novembre 1974, l’Assemblée nationale doit adopter cet après-midi une résolution aseptisée réaffirmant le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse en France et en Europe. Pour être cosignée par tous les présidents de groupes, comme le souhaitait le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le projet de résolution préparé par la présidente de la délégation aux droits des Femmes Catherine Coutelle (PS), a été amputée d’ « un point sensible » à la demande de Christian Jacob, le président du groupe UMP.

Le texte, non contraignant et consensuel , discuté cet après-midi « rappelle que le droit universel des femmes à disposer librement de leur corps est une condition indispensable pour la construction de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, et d’une société de progrès » . Il affirme « la nécessité de garantir l’accès des femmes à une information de qualité, à une contraception adaptée, et à l’avortement sûr et légal » . Et ses signataires souhaitent que « la France poursuive son engagement au niveau européen, comme international, en faveur d’un accès universel à la planification familiale » .
Mais la garantie de « l’accès des femmes aux droits sexuels et reproductifs » , qui figure dans de nombreux textes féministes, a été retirée. « S’engager sur ce terrain voulait dire qu’on ouvrait la porte pour la PMA en dehors des cas de stérilité médicaux et à la GPA », a fait valoir Christian Jacob.

Ce retrait n’empêchera pas quelques votes contre. « 95% à 98% » des députés UMP s’apprêtent à voter la proposition de résolution, selon Christian Jacob. Et si vingt-et-un députés UDI sont cosignataires du texte – Simone Veil est « membre de notre famille politique » , rappelle leur chef de file –, « une majorité du groupe la votera, mais il y a liberté de vote » , souligne leur président Philippe Vigier.
Laurent Wauquiez fera-t-il partie des irréductibles qui refuseront ce texte consensuel ? Très soucieux de ce que l’ « équilibre précaire » de la loi « entre d’une part la volonté de respecter la vie et d’autre part la défense des femmes et des drames personnels qui peuvent être compliqués » ne soit surtout pas « remis en cause » , l’ancien ministre UMP, proche de Nicolas Sarkozy, a estimé mercredi matin sur RMC et BFMTV que cette résolution n’était qu’une « posture » , une « résolution gazeuse » qui n’aura aucun impact sur le fond.

Société
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