LGV Lyon-Turin et mafia : Après Politis, Arte… le Canard enchaîné

Avant d’affirmer, le 17 octobre, à Chambéry , que le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse (LGV) entre Lyon et Turin « est indispensable » , Manuel Valls aurait dû lire attentivement la somme d’articles et de documents que nous avons publié sur ce dossier.

Car, après la diffusion sur Arte , lundi 10 novembre, d’un reportage de Valentina Parlato, la correspondante de Vox Pop en Italie, qui raconte comment la mafia s’est infiltrée dans ce chantier européen, c’est au tour du Canard enchaîné de publier, mardi 12 novembre, un article sur ce sujet.

Lire > LGV Lyon-Turin : quand la mafia prend le train… sur Arte

Le palmipède rappelle que le *« Premier ministre reste sourd au signal d’alarme actionné par la Cour des comptes »* , à plusieurs reprises. La dernière alerte remonte au 23 octobre, dans un rapport intitulé : « La grande vitesse ferroviaire : un modèle porté au-delà de sa pertinence ». Surtout, le Canard évoque « nombre de documents judiciaires italiens » , qui témoignent de la présence de la mafia sur le chantier de la LGV Lyon-Turin.

La référence à un « épais rapport » consacré aux agissements de la mafia calabraise (‘Ndrangheta) a été dévoilé dans une enquête en accès gratuit sur le blog « Classe contre classe », publiée en décembre 2012.

Rappelons que Lyon Turin ferroviaire (LTF) , le maître d’ouvrage franco-italien, dont le siège est à Chambéry, refuse de répondre à nos questions depuis la publication de notre première enquête révélant les conflits d’intérêt dans ce grand projet qualifié d’inutile par les opposants.

Lire > Lyon-Turin : erreur sur toute la ligne

Malgré cette opacité nous avons pu examiner les comptes de LTF, qui contiennent un chantier fantôme… dans notre enquête de décembre 2012.

Lire > Questions autour de la gestion du grand projet Lyon-Turin

Dans cette enquête, nous avons publié le document daté du 19 décembre 2011 des policiers italiens qui ont dressé un inventaire des entreprises en contact avec la ‘Ndrangheta, ainsi que les noms des entreprises citées dans le reportage d’ Arte et dans l’article du Canard enchaîné , à savoir Martina SRL et Italcoge  (voir ci-dessous).

Nous avons aussi publié le jugement du tribunal de Turin ainsi que la condamnation des dirigeants de LTF, Paolo Comastri et Walter Benedetto .