Nice-Matin : une reprise par les salariés et… Bernard Tapie !

Jean-Claude Renard  • 7 novembre 2014 abonné·es
Nice-Matin : une reprise par les salariés et… Bernard Tapie !
© Photo: Manifestation de salariés de Nice-Matin, le 4 juin 2014, à Nice (VALERY HACHE / AFP )

Après une longue procédure de plus de six mois, le tribunal de commerce de Nice a donc attribué le quotidien Nice-Matin à un groupe de salariés proposant une reprise sous forme de société coopérative d’intérêt collectif (Scic). Le tribunal avait le choix entre trois projets. Les deux autres étant portés, d’une part, par le trio associant un homme d’affaires et les groupes Rossel et Marzocco et, d’autre part, par le financier Georges Ghosn. Le tribunal a donné sa préférence à une Scic qui préservait le plus d’emplois, engagée à procéder à 159 départs volontaires, soit 14,5 % des objectifs (contre 376 emplois supprimés proposés par le trio, et 228 du côté du financier). La Scic avait déjà réussi à lever 460 000 euros de dons, via un site de financement participatif et une vente aux enchères, et récolté 2,3 millions d’euros à travers différentes concessions des employés sur leur salaire.

Mais la Scic n’est pas arrivée seule au tribunal. Sur ses 14 millions d’euros de financement, apportés notamment par la Caisse des dépôts, des organismes de l’économie sociale et solidaire ou encore la région Paca, 8 millions proviennent de Bernard Tapie, déjà actionnaire principal de La Provence . L’homme d’affaires met ainsi la main sur le quotidien Corse-Matin , avec son lot d’agences locales, dont la propriété était jusque-là partagée entre La Provence et Nice-Matin . Une belle opération pour Tapie : contrairement aux autres titres locaux, comme Var-Matin , seul Corse-Matin est rentable.

Si les salariés se réjouissent de la décision du tribunal , Nice-Matin n’est pas pour autant sorti d’affaire. En huit ans, le titre a perdu 23 % de sa diffusion. Il doit aussi songer à une nouvelle stratégie numérique puisque le web ne représente que 2,5 % de son chiffre d’affaires global. De son côté, Bernard Tapie, qui ne revendique aucune participation au capital de la Scic, confiait il y a encore à peine 8 jours « ne pas aimer les journalistes » . Voilà ceux de Nice-Matin prévenus.

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