Quelle justice climatique ?

La conférence des Nations unies sur le climat s’est ouverte à Lima, au Pérou. Les négociations doivent dessiner les grands lignes de l’accord de 2015, en vue d’un pacte mondial.

Claude-Marie Vadrot  • 4 décembre 2014 abonné·es

De nombreux experts des pays industrialisés étaient déjà présents, en réunions informelles, à Lima, le week-end précédant l’ouverture de la 20e conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 20). Signe que les négociations seront difficiles ? Beaucoup expliquent que de graves divergences subsistent entre les politiques sur ce qu’ils sont prêts à accepter pour préparer la Conférence de Paris de 2015, en vue d’un pacte mondial.

Sur le sommet des ruines emblématiques de la cité inca de Machu Picchu, à plus de 500 kilomètres de la capitale du Pérou, Greenpeace a projeté un message lumineux en faveur de l’énergie solaire. L’ONG a ainsi signifié aux autorités péruviennes que les associations environnementales et la société civile ont bien l’intention de se faire entendre pendant la conférence, et pas seulement dans le cadre du parc des expositions de Lima, qui leur est réservé. D’autant plus que, pour une fois, leur lieu d’expression se trouve proche des bâtiments (militaires) où se réunissent les délégués officiels. Et où convergera la marche mondiale du Sommet des peuples le 10 décembre.

Les deux thèmes prioritaires mis en avant par les associations d’Amérique latine sont la question des ressources en eau et les pratiques agricoles, qui dans de nombreux pays, et pas seulement latino-américains, ont pour conséquences de réduire chaque année les espaces disponibles pour l’agriculture paysanne et l’agroécologie. Ces deux questions domineront l’ordre du jour de l’assemblée générale des Peuples, qui se tiendra le 4 décembre pour définir ce que doit être la justice climatique. En attendant, les organisations agricoles et indiennes du Pérou organisent des visites aux alentours des exploitations pratiquant la culture intensive, notamment celles produisant les 200 000 tonnes d’asperges vertes qui arrivent actuellement sur le marché européen. Ce qui agace beaucoup les multinationales mises en cause, soucieuses de leur image.

Écologie
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