Parutions de la semaine

Politis  • 12 février 2015
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Le Minotaure planétaire L’Ogre américain, la désunion européenne et le chaos mondial

Yanis Varoufakis, éditions du Cercle, 381 p., 22,90 euros.

Écrit avant que son auteur ne devienne ministre des Finances du gouvernement d’Alexis Tsipras, le livre de l’économiste grec Yanis Varoufakis, publié en 2011 puis revu et augmenté en 2014 pour l’édition française, s’appuie sur une allégorie, « le Minotaure planétaire », pour désigner le capitalisme financier mondial, dont le cœur se trouve à Wall Street. L’économiste aborde les causes de la crise planétaire qui a suivi 2008 et ses nombreuses manifestations à travers le monde d’un point de vue géopolitique. Cet essai iconoclaste et palpitant est disponible en version numérique, la sortie nationale est prévue fin mars.

Marre de cette Europe-là ? Moi aussi…

Guillaume Duval, Textuel, 112 p., 15 euros.

Le coup de gueule salvateur de Guillaume Duval, rédacteur en chef d’ Alternatives économiques, vise l’ensemble des politiques européennes, notamment l’Europe-marché qui organise la concurrence effrénée de tous contre tous. Dans cet entretien, l’économiste s’en prend aux responsables politiques et aux économistes qui proposent de sortir de l’euro, avec en prime un retour vers de supposées « valeurs » nationales qui fleurent bon le chauvinisme et la xénophobie. Marre de cette Europe ultralibérale et technocratique ? D’accord, mais refonder le projet européen est aussi la grande question qui traverse ce livre.

Le business des faillites :

enquête sur ceux qui prospèrent sur les ruines de l’économie française

Cyprien Boganda, La Découverte, 197 p., 16 euros.

Cette éclairante enquête de Cyprien Boganda, journaliste à l’Humanité dimanche, décrit les rouages discrets d’un business cynique. Comment expliquer que le nombre de faillites soit, en France, près de trois fois plus élevé qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni ? Celles-ci sont si nombreuses (173 par jour en 2013) qu’elles constituent un secteur économique à part entière. De grands noms du capitalisme hexagonal ont bâti leur fortune sur la faillite d’entreprises. Emplois détruits, salariés sur le carreau, usines laissées à l’abandon ne sont que la partie émergée d’un phénomène édifiant. Car une constellation de fonds et de cabinets divers s’enrichit sur leur dos.

Idées
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