Parutions de la semaine

Politis  • 12 mars 2015 abonné·es

Qui est le patron des associations ?

Revue Mouvements , n° 81, 120 p., 15 euros.

Cette nouvelle livraison de la revue Mouvements, réalisée avec le syndicat Asso, affilié à l’Union syndicale Solidaires, aborde les conditions de travail des salariés du monde associatif. Alternatives à l’économie de marché, les associations promettent la fin de l’exploitation et de l’aliénation au travail. Mais la réalité est différente. Plus qu’ailleurs, elles sont à l’avant-garde de la flexibilisation et de la précarisation, une situation méconnue. Mouvements s’interroge sur le contexte économique du secteur associatif et la responsabilité de l’employeur. La revue donne la parole aux salariés et aux bénévoles pour ouvrir le débat et (ré)imaginer le projet de transformation sociale du monde associatif.

Après Habermas

La théorie critique n’a pas dit son dernier mot

Alexander Neumann, éd. Delga, 216 p., 18 euros.

Jürgen Habermas passe pour l’un des plus importants héritiers de l’École de Francfort et de sa Théorie critique. On sait pourtant combien il a renié une bonne part dudit héritage, notamment en tentant de fragiles « synthèses » censées ôter tout véritable rôle à la conflictualité sociale dans sa philosophie politique. Jeune chercheur franco-allemand, spécialiste du représentant de l’aile gauche de l’École Oskar Negt (cf.  Politis n° 959), Alexander Neumann règle ici son compte au pseudo-« réalisme » (mou) d’Habermas, fait d’engouement social-libéral pro-européen, largement démenti par l’accroissement des inégalités dû à une mondialisation que ce dernier avait rêvée heureuse. Fustigeant son Après Marx (1976), Neumann renoue avec une vraie Théorie critique. Après Habermas !

Hind Swaraj

L’émancipation à l’indienne

Gandhi, préface de Charles Malamoud, introduction par Suresh Sharma, trad. fr. par Annie Montaut, Fayard, 224 p., 18 euros.

« La civilisation moderne, européenne autant qu’anglaise, n’a de civilisation que le nom. C’est une civilisation qui décivilise, une réforme qui déforme. » C’est là le verdict sévère que dresse Gandhi, en 1909, des sociétés fondées sur le progrès technologique, l’argent et le pouvoir. Écrit pour montrer une voie indienne à l’indépendance, ce livre invite à l’humilité, à la sobriété et à la non-violence, mais Gandhi enjoint surtout à ses compatriotes de ne pas singer les Européens dans leur lutte de libération et la construction de leur pays. Fondateur de la philosophie de Gandhi, datant de plus d’un siècle, ce texte résonne fort en ce début de XXIe siècle toujours enclin à la surconsommation.

Idées
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

La gauche et la méritocratie : une longue histoire
Méritocratie 17 décembre 2025 abonné·es

La gauche et la méritocratie : une longue histoire

Les progressistes ont longtemps mis en avant les vertus de l’école républicaine pour franchir les barrières sociales. Mais le néolibéralisme dominant laisse peu de chances aux enfants des classes populaires de s’extirper de leur milieu d’origine.
Par Olivier Doubre
Kaoutar Harchi, Dylan Ayissi : « Le mérite est une notion piège »
Entretien 17 décembre 2025 abonné·es

Kaoutar Harchi, Dylan Ayissi : « Le mérite est une notion piège »

Dans un entretien croisé, l’autrice et sociologue et le président de l’association Une voie pour tous remettent en question la notion de mérite dans un système scolaire traversé par de profondes inégalités.
Par Kamélia Ouaïssa et Hugo Boursier
« La société française a découvert que l’homosexualité a été réprimée jusqu’à récemment »
Entretien 17 décembre 2025 abonné·es

« La société française a découvert que l’homosexualité a été réprimée jusqu’à récemment »

Sociopolitiste et historien, Antoine Idier analyse les enjeux de la proposition de loi « portant réparation des personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982 », votée le jeudi 18 décembre 2025 par l’Assemblée nationale.
Par Olivier Doubre
Quand la justice menace (vraiment) la démocratie
Idées 11 décembre 2025 abonné·es

Quand la justice menace (vraiment) la démocratie

De Marine Le Pen à Nicolas Sarkozy, plusieurs responsables politiques condamnés dénoncent une atteinte au libre choix du peuple. Un enfumage qui masque pourtant une menace juridique bien réelle : celle de l’arbitrage international, exercé au détriment des peuples.
Par François Rulier