Radio France : une fin de grève aux forceps

L’Assemblée générale a voté cet après-midi la reconduction de la grève. Dans une division prévisible.

Jean-Claude Renard  • 14 avril 2015 abonné·es
Radio France : une fin de grève aux forceps
© Photo : Loïc Venance/AFP

27 jours de grève, et une dernière Assemblée générale bourrée à craquer, tendue, marquée par les divisions. C’était pour le moins prévisible, au regard des dernières heures. Qu’on s’explique : nommé par la tutelle jeudi dernier, le 9 avril, le médiateur Dominique-Jean Chertier a mené trois jours de tractations avec les syndicats, avant de rendre son texte de propositions tard dimanche soir. Des propositions aussitôt jugées insuffisantes par les syndicats, malgré les espoirs mis dans cette médiation, des propositions plutôt floues en termes de réponses aux revendications, principalement sur l’emploi, ne comportant aucune ligne sur le plan de baisse des effectifs (250 à 330), sur la base du volontariat, ni sur les craintes des salariés de France Bleu devant le projet de mutualisation des programmes (à hauteur de 3 heures par jour), qui pourrait se solder par 60 à 80 suppressions de postes. Résultat, l’intersyndicale a reconduit la grève lundi 13 pour le mardi 14 avril. Dominique-Jean Chertier avait imposé une condition avec son rendu de copie : ou bien les syndicats acceptent ses préconisations, et il reste jusqu’en juin pour accompagner les négociations, ou bien ils refusent, et il claque alors la porte. Une condition perçue comme « un chantage » , a fortiori quand les propositions s’avèrent insuffisantes.

Mais surprise de taille (quoique), la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, en personne, s’est rendue hier lundi soir dans les locaux de la Maison ronde pour tenter de désamorcer le malaise ambiant auprès des syndicats (et en présence de Mathieu Gallet, patron de Radio France) soulignant qu’elle se portait « garante du dialogue social et du retour à la confiance » .

Politique politicienne. On ne pouvait pas s’y prendre mieux pour diviser les syndicats et les grévistes. Et c’est exactement ce qui s’est passé dans cette Assemblée générale ce mardi 14 avril après-midi. La CFDT, Sud, SNFORT et l’UNSA se sont prononcés pour une reprise du travail, la CGT pour le maintien de la grève. Selon les sources, si la CGT prônait une reconduite de l’intersyndicale, ce sont les salariés grévistes qui ont emporté le vote de la poursuite de la grève, conscients de la casse d’un service public. On en sera demain mercredi 15 avril au 28e jour de grève. Avec pour les premiers intéressés, toujours les mêmes craintes sur l’emploi.

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