Bien utiliser ses piles rechargeables

Patrick Piro  • 7 mai 2015 abonné·es

Que faire ?

Confidence : à Politis, il y a un malaise silencieux. C’est à propos des piles rechargeables. Quand elles sont à plat, on pique celles de la souris du voisin absent, on se sert dans le chargeur de l’étage du dessous, on peste contre ces AA –  « toutes neuves ! »  – qu’il faut recharger chaque matin… On n’est pas les seuls : la pile rechargeable suscite souvent des déceptions. Tout d’abord, ces piles sont loin de se valoir toutes. La capacité réelle est parfois inférieure à la valeur annoncée, avec des performances variables à l’usage, une perte de charge rapide… Attention : choisir une marque connue et éviter les premiers prix ne garantit pas la qualité. Les piles nouvelle génération, « prêtes à l’emploi » ou à faible auto-décharge (FAD), apportent une amélioration notable de la technologie Ni-MH. Quand un modèle classique perd 30 % sa capacité en un mois hors usage, ce taux d’auto-décharge est atteint en cinq ans par une FAD, ce qui explique qu’elles soient commercialisées déjà chargées. Certains modèles annoncent 2 000 cycles de charge quasiment sans perte d’efficacité. Les capacités disponibles sont un peu plus faibles qu’avec les piles classiques, mais l’écart se réduit. Et, comme elles chauffent moins, elles sont plus durables. Mais ce n’est pas suffisant, il faut soigner la recharge pour conserver leurs qualités. Les chargeurs « ultra-rapides » sont une demi-arnaque : à moins de posséder des piles adaptées à ce régime, les rechargeables demandent une alimentation lente (jusqu’à 10 heures) pour se remplir correctement. Optez pour un chargeur « intelligent », qui se met en pause lorsque la charge est terminée : un accu plein laissé sous tension se dégrade rapidement. Autre fonction précieuse : la charge individualisée, selon l’état de remplissage du lot de piles, alors qu’un modèle standard ne fait pas la différence, dégradant celles qui arrivent le plus vite à pleine charge. Ces chargeurs intelligents peuvent donc charger ensemble des piles de capacités et de marques différentes, voire régénérer en partie leur capacité, qui diminue au cours du temps. À noter : les piles neuves n’atteignent leur capacité nominale qu’après deux ou trois charges.

Pourquoi ?

Le surcoût des piles rechargeables, chargeur compris, est remboursé en moins de dix recharges par rapport à des piles jetables. Dont il se vend encore un milliard d’unités par an en France, source d’une importante pollution aux métaux lourds : à peine 30 % des cadavres atterrissent dans les conteneurs de récupération dédiés.

Comment ?

  • Les meilleures piles rechargeables : consultez le test Que choisir (février 2013).  
  • Sur l’expérience d’utilisateurs : www.commentmieuxchoisir.fr ; www.olivierhuet.fr/blog ; fotoloco.fr  
  • Comptez environ 12 euros pour quatre piles FAD et 35 euros pour un chargeur intelligent.  
  • Les piles rechargeables en fin de vie se déposent dans les conteneurs de collecte chez les revendeurs ou en déchetterie.

Le geste utile
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