Climat : Citoyens coréalisateurs

Dans la perspective de la COP 21, Arte invite les internautes à un doc participatif.

Jean-Claude Renard  • 22 juillet 2015 abonné·es
Climat : Citoyens coréalisateurs
© **Opération climat** , participation sur arte.tv/uploadclimat Photo : LANSARD/ONLY FRANCE/AFP

C’était la thématique principale lors de la récente édition du Sunny Side, à La Rochelle (22-25 juin), festival du doc au cours duquel les chaînes présentent leurs programmes de rentrée : la COP 21. Mais, parce que le climat est « l’affaire de tout le monde », au cœur d’une programmation déjà fournie sur le sujet, Arte a choisi de poser la question au téléspectateur : « Quel endroit voudriez-vous ne pas voir disparaître à cause du changement climatique ? » Si la question n’est pas forcément originale, la réponse le sera, sous forme d’images. En effet, chaque citoyen est invité à envoyer un film court. À chacun son regard donc, sa vision, à sa porte. Blandine Grosjean orchestre cette démarche originale, reprenant en soi le film de Ridley Scott, Life in a Day, fondé lui aussi sur la participation des internautes. L’ensemble porte le nom d’ Opération climat. Un ensemble qui devrait être éclectique, puisque cette invitation a été lancée dans les pays membres du Conseil de l’Europe (en français, anglais, allemand et espagnol), en s’appuyant d’abord sur des associations, des blogueurs et des journalistes environnementaux, des passionnés et férus de nature identifiés sur les réseaux sociaux et au fait des nouvelles technologies.

Déjà, deux cents films ont été reçus, d’une durée oscillant entre une et six minutes. De quoi prendre le pouls des préoccupations. Ici le lac d’Annecy, confronté à la fonte des glaciers, une forêt qui dérouille sous les tempêtes, là des fonds marins menacés en Espagne, pour les premiers films que Politis a pu voir, étonnamment bien tournés. « Cela parle beaucoup des dégâts causés par les activités industrielles qui polluent, constate Blandine Grosjean, plus à l’est qu’à l’ouest de l’Europe, où la pollution est visible et non sans conséquences sur la santé publique. Il est aussi beaucoup question de la négligence des populations, des décisions étatiques, avec toujours plus de routes, de la préservation des activités traditionnelles, comme l’agriculture, la nourriture, et toujours plus de gens, de consommation, de tourisme. » L’opération est ouverte jusqu’au 31 août. Il s’agira ensuite de réaliser un important travail de montage, d’au moins huit semaines, pour un documentaire d’une petite heure programmé en fin d’année, au moment de la COP 21. Où gageons d’avance que le citoyen aura peu à dire. Justement, « avec Opération climat, relève Blandine Grosjean, nous voulons donner la parole à des gens “normaux” qui, sans ce projet, n’auraient pas l’occasion de s’exprimer ».

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