« Coup » d’État en Grèce : Varoufakis remplacé par un… eurosceptique !

Brève de Yéti

Le Yéti  • 6 juillet 2015
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« Coup » d’État en Grèce : Varoufakis remplacé par un… eurosceptique !

Illustration - "Coup" d'État en Grèce : Varoufakis remplacé par un... eurosceptique !

Réveil difficile : à peine connu le triomphe du NON au référendum de dimanche, Yanis Varoufakis a démissionné lundi matin de son poste de ministre des Finances . Ou plutôt a été invité à démissionner par Alexis Tsipras, si l’on en croit les explications du partant :

« Peu après l’annonce des résultats du référendum, je me suis laissé dire que certains membres de l’Eurogroupe, et autres « partenaires », avaient une certaine préférence pour mon « absence » lors de ces réunions ; une idée que le Premier ministre a jugée potentiellement judicieuse pour lui permettre de parvenir à un accord. »

Le dégoût des créanciers

Ce qui ressort de ce véritable « coup » d’État, c’est qu’Alexis Tsipras est bien décidé à n’emprunter que le chemin exclusif des négociations avec l’Eurogroupe. Deux pistes s’offrent à lui :

-* nommer un nouveau ministre « conciliant » : une erreur qui serait fondamentale puisque l’Eurogroupe et la Troïka, comme ils l’ont sans cesse montré ces derniers mois, NE VEULENT PAS D’ACCORD AVEC LEURS PARTENAIRES, MAIS LEUR SOUMISSION ;

-* nommer un ministre tout aussi « inflexible » (mais plus « diplomate ») que Yanis Varoufakis : une partie sacrément gonflée de la part du Premier ministre grec, puisque, fort du résultat du référendum, ce serait vouloir carrément soumettre la Troïka et les créanciers à SES conditions.

En attendant, laissons le mot de la fin au valeureux démissionnaire :

« Et je porterai le dégoût des créanciers avec fierté. »

Lire > Grèce: Yanis Varoufakis démissionne avec panache


ALERTE : Yanis Varoufakis a été officiellement remplacé au poste de ministre grec des Finances par Euclide Tsakalotos , 55 ans, qui, selon Jacques Sapir, ne cacherait pas être devenu… « eurosceptique » !

Lire > Grèce : le message très ferme du nouveau « conciliateur »

Le gouvernement Tsipras s’orienterait donc vraisemblablement vers la seconde hypothèse émis ci-dessus, avec une variante supplémentaire, la possibilité d’un Grexit en bonne et due forme.

Signe renforçant cette ultime piste : le refus affiché de l’Allemagne de reprendre les négociations après le résultat du référendum. Mais on n’oubliera pas non plus, l’échange téléphonique entre Alexis Tsipras et Vladimir Poutine ce lundi matin.

Rappelons enfin ce point de détail important : selon les règles de l’Union européenne, aucun pays membre ne peut être exclu autoritairement de l’UE par les autres ; seul peut en sortir un pays demandeur.

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