La prison ne fait pas de sentiment

Au-delà de la privation de liberté, le système pénitentiaire dénie aux détenus tout accès à l’amour et à la sexualité, pourtant gages de réinsertion.

Jean-Claude Renard  • 22 juillet 2015 abonné·es
La prison ne fait pas de sentiment
© Photo : LES MAINS LIBRES (2010, Brigitte Sy, avec Ronit Elkabetz et Carlo Brandt) Barbara prépare un film avec des détenus. Elle tombe amoureuse de l’un d’eux, Michel. Une fiction autobiographique. C. Canard/mezzanine films 2010

On n’est jamais à l’abri d’un coup de foudre. C’est probablement ce qu’a pensé le directeur de la prison pour femmes de Versailles, Florent Goncalves, tombé amoureux d’une détenue. Pas n’importe quelle détenue, certes. Emma avait joué le rôle de l’appât pour le « gang des barbares » en 2006. Cet amour lui a coûté son poste et un an de prison. Autre histoire, celle d’une certaine Louise, mariée et mère de trois enfants, longtemps psychologue pour l’administration pénitentiaire avant de voir sa vie bouleversée par sa passion pour un braqueur et meurtrier. Amour transi, amour interdit. Elle devra démissionner et connaître l’épreuve du courrier, du parloir, en attendant les premières permissions. Médecin, Béatrice Poissant pouvait-elle imaginer elle aussi tomber amoureuse de Dany Leprince, jusqu’à épouser en prison un homme condamné à perpétuité ? Ces cas restent exceptionnels. Tout comme les

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Publié dans le dossier
L'Amour au temps du libéralisme
Temps de lecture : 5 minutes