Prison de la Santé : Dernier inventaire avant travaux
La maison d’arrêt parisienne a fermé ses portes pour rénovation. Elle n’en a pas moins gardé quelque temps les stigmates de l’incarcération, dans un silence assourdissant.
dans l’hebdo N° 1361 Acheter ce numéro

Dans la cour de promenade, deux ballons crevés semblent orphelins. Deux ballons isolés, sans un joueur pour taper dedans. Dans un coin, un autre ballon soupire à l’ombre des barbelés. À peine plus loin, un autre ballon encore est resté coincé dans le grillage, suspendu au temps, à côté d’une bouteille. Qui viendrait le réclamer ? Dans la deuxième division du bâtiment, toutes les portes des cellules sont ouvertes. Les courants d’air claquent, le vent s’engouffre à l’envi, comme un air de récréation. À l’intérieur des cellules, demeurent les stigmates de l’incarcération. Des lits superposés, des matelas à nu, une boîte aux lettres de fortune, des photos, un lavabo usé par le