À gauche du PS, la débandade…

L’échec est cuisant, autant pour Europe Écologie-Les Verts que pour le Front de gauche.

Michel Soudais  • 9 décembre 2015 abonné·es
À gauche du PS, la débandade…
© Photo : MORLENT/AFP

L’échec est cuisant. Autant pour Europe Écologie-Les Verts (EELV) que pour le Front de gauche (FG). En 2010, EELV s’était imposé avec 12,18 % comme la troisième force politique, devant le FN. Un résultat qui avait ouvert la voie à un accord avec le PS pour l’obtention d’un groupe au Sénat et assez de circonscriptions législatives pour en constituer un autre à l’Assemblée. Cinq ans plus tard, dont deux passés au gouvernement, Emmanuelle Cosse a beau pratiquer la méthode Coué –  « Notre score baisse mais ne s’effondre pas », affirmait-elle dimanche soir –, les écolos sortent essorés : ils ne retrouvent que la moitié de leurs voix (6,81 %) et ont d’ores et déjà perdu 69 des 263 conseillers régionaux élus en 2010. Dans quatre régions, ils n’auront plus aucun élu faute d’avoir franchi la barre des 5 % ou d’être victimes du retrait du PS.

Le FG perd du terrain presque partout. Dans six régions, il ne passe pas la barre des 5 %, que ses listes soient portées par toutes les formations du FG ou le seul PCF ; dans deux autres, le retrait du PS l’élimine de facto du second tour (Paca, Nord-Pas-de-Calais/Picardie). Sur les 127 sièges que le FG avait obtenus en 2010, 64 sont perdus dès le premier tour. Et les formations qui le composent n’en auront plus que dans quatre régions : Auvergne/Rhône-Alpes, Île-de-France, où la liste conduite par Pierre Laurent se stabilise à 6,63 %, Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées et Normandie.

« L’opposition de gauche » que Jean-Luc Mélenchon appelait de ses vœux fait grise mine. La prédominance des stratégies et des décisions locales, guidées par des intérêts locaux, empêchant toute identification nationale l’a rendue illisible. Et aucune formule (autonomie, liste EELV-FG avec Alliance citoyenne) ne s’impose par son résultat. Le Monde en commun, une des deux seules listes EELV-FG, est la seule à atteindre le seuil des 10 %, mais ses 10,26 % sont loin de retrouver l’addition des scores des formations qui la composaient. Le gouvernement ne manquera pas de conclure de ces résultats électoraux, comme après les municipales ou les départementales, qu’il n’existe décidément pas d’alternative à sa politique. S’ils veulent prouver le contraire en 2017, le FG comme EELV doivent impérativement trouver un terrain d’entente et renouveler leurs pratiques. C’est une question de survie.

Politique
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