Biodiversité : Loi majeure en mode mineur
Malgré quelques avancées, le texte voté par le Sénat conserve ses défauts.
dans l’hebdo N° 1388 Acheter ce numéro

De semestre en semestre, la loi biodiversité refait parler d’elle. En préparation depuis près de quatre ans, elle a été votée en première lecture au Sénat mardi dernier, dix mois après l’Assemblée nationale. Les grands principes sont conservés, telles les obligations pesant sur les responsables de dégradations de milieux ou encore la constitution d’une agence de la biodiversité… mais dont la tare principale n’est pas corrigée : elle n’englobera ni l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ni l’Office national des forêts, ce qui amoindrira notablement son autorité. Quelques avancées, se félicitent les associations, avec la ratification du protocole de Nagoya (cinq ans après son adoption !) ou un assouplissement sur l’échange de semences paysannes.
En revanche, les sénateurs ont calé sur l’interdiction des néo-nicotinoïdes, ces pesticides dont la dangerosité est reconnue et dont on soupçonne qu’ils déciment les abeilles. Les zones « prioritaires » pour la biodiversité disparaissent, pas ou peu d’avancées sur la pêche profonde, la « compensation » de milieux naturels détruits, et la chasse à la glu reste autorisée.
Les batailles ne sont pas terminées, le texte va revenir devant les députés. Mais il est douteux qu’il soit définitivement adopté avant l’été : le gouvernement a beau affirmer qu’il s’agit d’une loi majeure du quinquennat, elle ne bénéficie d’aucun coupe-file dans le calendrier législatif.
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