Le IIIe Reich, modèle présidentiel
Le président turc s’est particulièrement illustré, évoquant le régime nazi pour défendre le système présidentiel fort qu’il souhaite instaurer en Turquie.
dans l’hebdo N° 1385 Acheter ce numéro
Recep Tayyip Erdogan n’en est pas à sa première énormité. Mais, le 31 décembre, le président turc s’est particulièrement illustré, évoquant le régime nazi pour défendre le système présidentiel fort qu’il souhaite instaurer en Turquie : « Dans un système unitaire [comme la Turquie], un système présidentiel peut parfaitement exister. Il y a actuellement des exemples dans le monde et aussi des exemples dans l’histoire. Vous en verrez l’exemple dans l’Allemagne d’Hitler. » Son entourage a bien évidemment plaidé l’erreur de communication : « La métaphore d’Erdogan sur l’Allemagne d’Hitler a été déformée par certaines sources d’information. » Selon les services présidentiels, le politicien maladroit voulait simplement démontrer que le régime présidentiel n’était pas réservé aux fédérations, et que le régime parlementaire n’était pas une garantie contre les abus de pouvoir. Ce rétropédalage serait risible si, le même jour, le Président turc n’avait pas involontairement poussé la métaphore en promettant, lors de ses vœux pour 2016, de « nettoyer » le pays des rebelles du PKK.
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